Le 11 janvier 2015, quelques arbres en travers de la route entre San Cristóbal et Palenque suffirent à paralyser un des axes les plus visités du pays. Ce blocage a été organisé par les ejidatarios (1) de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration de la forêt Lacandone (2), dans la zone nord du Chiapas. Les touristes tirent la gueulent et menacent à tout moment de partir dans un autre état. Mais que fait la police ?
Avec ses soixante-dix mille hectares, San Sebastián Bachajón est l’un des plus grands ejidos du Mexique. L’accès aux cascades d’Agua Azul, un des principaux attraits touristiques du Chiapas, passe par ces terres collectives.
La lutte des ejidatarios de San Sebastián Bachajón commence en 2004, lorsque la Commission Nationale des Aires Naturelles et Protégées (CONANP) modifie les limites de l’ejido pour en attribuer une partie au gouvernement. En réponse, les ejidatarios installent un péage, géré par l’ensemble de la communauté, pour accéder aux cascades d’Agua Azul.
La situation se complique en 2007 avec l’annonce du plan Centro Integralmente Planeado Palenque (CIPP). Les cascades sont au centre de ce projet gouvernemental dit « d’écotourisme » qui prévoit, entre autres, la construction d’une autoroute qui relierait San Cristóbal à Palenque. Il est pourtant bien difficile d’imaginer une autoroute ici. Une cicatrice d’asphalte qui traverserait les terres de nombreuses communautés indigènes. Pour faciliter un accès direct aux temples mayas. Un tourisme pour aller plus vite. Toujours plus vite avec son corollaire superflu d’hôtels de luxe, golfs et tutti quanti. Déposséder de leurs terres ceux qui la protègent et la travaillent au profit des entreprises touristiques.
2007 est également l’année du changement d’autorités ejidales (3) à San Sebastián Bachajón. Un nouveau comisariado, proche du projet gouvernemental, est imposé malgré le refus d’une partie de l’assemblée. Les ejidatarios se divisent. La lutte pour garder les terres ejidales s’amplifie. Sur décision de l’assemblée, les compas installent leur péage autonome. L’argent récolté servira à soutenir les familles qui en ont le plus besoin. Lors des années suivantes, les ejidatarios subissent différentes tentatives d’expulsions des sept hectares qui mènent aux cascades, mais ils récupèrent systématiquement leurs terres.
En 2011, la répression frappe plus fortement. Une cinquantaine de paramilitaires se chargent de l’expulsion. Cent dix sept ejidatarios sont arrêtés. Le gouverneur du Chiapas, Juan Sabines Guerrero, met en place un péage gouvernemental pour accéder aux cascades. En complicité avec le comisariado officiel, ils établissent une convention qui cèdent ces terres collectives à l’état afin que celui-ci les administrent. Cette décision ne fut naturellement pas prise par l’assemblée des ejidatarios.
Pour autant, la lutte en défense de la terre et du territoire continue. Les compas obtiennent un jugement d’amparo (4) qui invalide provisoirement cette convention. La répression monte d’un cran. Juan Vázquez Guzmán, porte-parole des ejidatarios adhérents à la Sexta, est assassiné en avril 2013 de six balles dans le corps. Juan Carlos Gómez Silvano, coordinateur des adhérents à la Sexta est assassiné en mars 2014. Dans ce contexte d’assassinats et d’arrestation arbitraires, l’assemblée décide de récupérer les terres perdues en 2011.
Ce 21 décembre 2014, jour inaugural du premier festival mondial des résistances et des rebellions contre le capitalisme, plus de quatre cent femmes, hommes, enfants réoccupent de manière pacifique leurs terres ejidales. Le 30 décembre, le gouvernement du Chiapas brandit une menace d’expulsion et promet d’arrêter tous ceux qui feraient entrave aux forces de l’ordre. Les menaces n’y font rien, les terres ejidales appartiennent aux ejidatarios, un point c’est tout. La réponse gouvernementale ne tarde pas. Le 9 janvier 2015, neuf cent policiers sont mobilisés pour les déloger une nouvelle fois.
Le lendemain, depuis les terres communales de San Sebastián Bachajón, ils déclareront dans un communiqué: « Nous voulons dire au mauvais gouvernement (…) que notre terre n’est pas à vendre; sur notre territoire, ils ne feront pas leur grand projet d’écotourisme et d’autoroute, nous n’allons pas permettre que les communautés soient déplacées et que cela augmente la pauvreté seulement pour que vous vous enrichissiez au détriment de notre souffrance. »
Le 11 janvier, ils bloquent le croisement qui mène a Agua Azul. Au petit matin, la police tire à balles réelles pour tenter de lever les barrages. Trois ejidatarios sont blessés mais quelques heures plus tard, c’est à la police de reculer. La route San Cristóbal – Palenque reste bloquée. Les compas de Bachajon exigent le retrait immédiat des forces policières. Ils ordonnent au comisariado officiel de ne pas remettre ces terres au gouvernement. La pression monte. La situation devient explosive. Le suivant, une brigade internationale de solidarité se met en place : trois américains, deux colombiens et deux français. Les médias libres sont déjà sur place pour relayer l’information la plus précise possible et tordre le coup à la désinformation des grands journaux nationaux. Cette brigade a été imaginée dans l’idée de temporiser et si possible, empêcher que la situation ne dégénère trop. Mais surtout apporter une aide morale aux compas qui luttent depuis plus de trois semaine sans discontinuer. Être à leurs côtés, avec eux.
Le jour du départ, le soleil a oublié de se lever. Entre San Cristóbal et Ocosingo, la brume enveloppe la montagne. La route tourne et vire. On en serait presque malade. Au bord du chemin, des enfants encore plein de sommeil courent vers l’école. D’autres, le nez en l’air, mains dans les poches traînassent. Des femmes tzeltales vêtues de leur habit traditionnel marchent vers on ne sait où. Ici, la nature est généreuse, tout est immense, presque vierge, des gorges sans fond, des forêts inextricables. Une opportunité que le gouvernement ne peut pas laisser passer.
A Ocosingo, une dizaine de camions de police patiente. Le rapport de force semble être en notre défaveur. Très vite, nous arrivons sur le lieu de tous les conflits. Le croisement qui mène aux cascades d’Agua Azul. Au milieu de la route, trois-quatre arbres abattus barrent l’accès. Les gens descendent du bus, marchent quelques centaines de mètres, traversent une autre barricade végétale et montent dans un autre petit bus pour Palenque, sans demander leur reste. Mais la plupart ne font pas le chemin jusqu’ici, les tours-opérators ayant dévié leur route par Tuxtla. Les pertes économiques peuvent être importantes pour tout ceux qui vivent de ce tourisme de masse. Et l’état en est alors tenu responsable. Et la répression devient l’outil principal pour ne pas léser trop longtemps une économie si lucrative. Un groupe d’hommes en passe-montagne et bâton à la main vient nous accueillir. Ça pourrait être un peu hostile mais non, ils nous font une haie d’honneur. Nous arrivons au campement sous les applaudissements. Pour eux, nous représentons une forme de protection, c’est sûrement un peu exagéré, ils sont tout à fait en capacité de se défendre mais les enjeux diplomatiques sont aussi une carte à jouer dans ce pays où tout est bafoué.
Le campement est très réduit, la route, la tienda-épicerie où tout le monde se retrouve puis sur les hauteurs quelques cabanes et un terrain de basket. La journée se passe tranquillement. Les hommes et les femmes patientent. Elles sont vêtues en habit traditionnel : jupe noire droite avec sur le haut des rayures colorées, une ceinture rayée, un chemisier blanc brodée de fleurs autour du col. Elles ont les cheveux tirés en arrière, le visage mat, les yeux fatigués et un visage austère. La lutte, l’injustice ont marqué leurs traits. Les enfants eux jouent, insouciants à tout ce qui se trame autour d’eux. Indifférent à la tension, ils se courent après en riant.
A la tienda, tout le monde passe. Pour acheter des galettes, du coca-cola. C’est là que les hommes regardent des films pour que l’après-midi passe plus vite. D’autres tuent le temps en discutant à la cabane de garde. Mais la plupart assis sur des tronc regardent en eux-même. Beaucoup de silence et de détermination à la fois. L’attente est longue mais cela ne semble pas les importuner, ils savent pourquoi ils sont là. Les rumeurs passent et repassent : la police pourrait les déloger au petit matin. Un hélicoptère aurait survolé les maisons des coordinateurs de la lutte. Ils auraient pris des photos. Pour en faire quoi ? Personne ne sait mais tout le monde pense que c’est un mauvais présage. Ils savent que la police est capable du pire. Deux compas ont été assassinés et leur souvenir est encore une cicatrice à vif. Les deux Juan, deux figures qui occupent la plupart des pensées dans ce blocage.
En fin de journée, la pluie sème la pagaille. Chacun se réfugie sous un toit. Une fine brume enveloppe les silhouettes des hommes en cagoule. Tout devient fantomatique. L’ambiance se fait plus tragique. L’irruption de la police ne serait qu’un élément dramatique de plus. La nuit s’installe sans faire de bruit. Chacun trouve un recoin pour dormir. D’autres montent la garde. Au petit matin, les yeux sont cernés, les gestes plus lents. Les nuits sont courtes depuis le début de l’occupation. En milieu de matinée, des hommes et des femmes arrivent de partout. Cela ressemble à des renforts. Sur le terrain de basket se tient une réunion en langue tzeltal. Une stratégie se met en place dont on ne sait rien. Le ciel bas et gris n’annonce rien de bon. A la fin, un homme vient nous chercher et nous propose de les accompagner vers les trois points de blocage. Deux files indiennes se forment à droite et à gauche de la route. D’un coté, les adhérents à la Sexta avec leurs passes montagnes, de l’autre les ejidatarios qui les ont rejoint, visages découverts. Les hommes de devant ont des tronçonneuses, les autres gardent leur bâton à la main. On ne voit que des yeux sombres, on imagine les mâchoires serrées. Au blocage qui coupe l’accès vers Agua Azul, ils enlèvent les arbres en quelques coups de tronçonneuses. Idem vers la route de Palenque puis vers celle d’Ocosingo. La route est libérée, les camions reprennent leurs droits.
Un des coordinateur nous explique que la pression étant devenue trop grande, ils ne souhaitent pas à aller à l’affrontement brutal. Les compas sont épuisés et en face, il y a la police, l’armée prêt à tirer sur les hommes, les femmes, les enfants, sans trop d’état d’âme. Ce déblocage n’est pas un signe de renoncement. Ils restent sur le campement. En grande intelligence, ils ont évalués leurs forces. Ils se sont réunis, ils ont débattus pour au final arriver à ce consensus. Ils passent juste d’une opposition frontale à une autre forme de résistance. Au croisement d’Agua Azul, les femmes ont tendu une corde. Un péage filtrant se forme. Trente pesos pour accéder aux cascades et un tract pour expliquer leur lutte.Le combat continue. La tension étant moindre, notre brigade se retire au bout de cinq jours. Les compas restent sur leurs terres avec l’appui des médias libres. Mais l’idée qu’une nouvelle brigade se forme à la moindre incartade de la police sur la zone est présente dans tous les esprits. Et surtout, dès notre retour, il nous faut diffuser l’information, faire connaître la lutte des compas au plus grand nombre. Le 18 janvier, au CIDECI est organisé un forum mondial des expulsions rurales et urbaines avec les compas de Bachajón en invités d’honneur. Une tribune publique pour faire entendre leur droit, leur voix. La salle est pleine et les échos de solidarité viennent de tous les coins de la salle. « No están solos ». Il n’y a aucun doute.
Un mois plus tard, les compas sont toujours là. « Siguen en pie de lucha » comme ils disent ici. Ils ont construit un péage à plus d’un kilomètre du croisement. Ils ont travailler d’arrache-pied, défriché un bout de terrain délimité par une clôture. A l’entrée, deux postes de garde et au fond, une maison en bois, leur nouveau siège régional. Au centre, une grande bâche pour se protéger de la pluie. Sur le coté, un espace de cuisine et un espace pour faire les tortillas. De mi-janvier à mi février, toutes les bonnes volontés se sont données rendez-vous pour réaliser des fresques sur les murs des cabanes. Mettre de la couleur et afficher sa détermination. Zapata, Marcos, Le Che sont convoqués pour honorer le lieu.
Les menaces persistent. Le 2 février, les ejidatarios officialistes, affiliés aux partis politiques, ont menacé de les expulser si cela n’était pas fait dans les dix jours, par la police. Face à cette menace réelle, l’organisation « La red contra la represion » a organisé une brigade de solidarité et d’observation les 6, 7 et 8 février. Plus de trente personnes du Mexique et d’Europe, ont répondu présents ainsi que les médias libres du pays. Trois jours pour vivre ensemble, apprendre de leur lutte, ramener de l’information. Un moment de rencontre est organisé avec les familles des prisonniers politiques (six à l’heure actuelle dans trois prisons différentes). Les pères des deux Juan assassinés sont également présents. Visages fermés et voix d’outre-tombe. Par leur discours franc et sans fioriture, ils nous dressent un tableau effarant des basses manœuvres du mauvais gouvernement. Capable du pire, prêt à utiliser tous les arguments pour détruire l’organisation des compas de Bachajón. Le gouvernement met à profit le fait que cette zone est connue comme un haut lieu de vol organisé contre les bus touristiques pour fabriquer ses preuves et arrêter les personnes gênantes. Pour exemple, le cas d’Emilio Jiménez Gómez, accusé de vol avec violence, port d’arme et délinquance organisé. Il fut aussi accusé de vol sur un touriste qui ne l’a jamais reconnu comme auteur des faits mais il fut obligé de signer sa déclaration de police. Depuis juillet 2014, il est incarcéré à Playas de Catazaja. Une détention arbitraire. Juste pour créer un état de peur et d’intimidation. Pour autant, aucune de ces familles ne montre le moindre signe d’abattement. Ils vont continuer à lutter. A préserver cette terre qui est la leur. Le « No pasarán » se lit sur tous ces visages fatigués. Un vrai moment d’émotion et de rage.
Dans ce campement fermé, les compas sont à l’écoute et disposés à nous expliquer leur droit à rester sur cette terre. Ils répètent à l’envie : « nous sommes disposés à discuter avec les ejidatarios mais nous refusons tout échange avec le gouvernement. Nous nous battons pour l’ejido pas pour nous. Nous ne luttons pas pour l’argent mai pour notre terre ».
A quelques mètres, le péage fait le plein. C’est samedi et les cars de touristes patientent pour payer les trente pesos. Les compas expliquent à chaque fois leur action. Ici, la solidarité est totale et certains n’hésitent pas à faire des centaines de kilomètre pour venir soutenir la lutte. Comme le collectif de graffeurs de la Valle del charco, qui en quelques heures, réalisent une fresque à la mémoire de Juan Vasquez et en hommage aux femmes zapatistes. Une trace indélébile pour ne pas oublier ceux qui ont donné leur vie à la cause. Les compas de Bachajón veulent faire de ce campement le siège régional de leur lutte. L’argent du péage servira pour soutenir les familles en difficultés, les personnes malades. Ce lieu se veut un centre de ressources pour organiser les réunions entre ejidatarios, accueillir les groupes de soutien. Un lieu de vie et de résistance en plein cœur du Chiapas.
Á la fin de ces trois jours, la complicité entre tous est bien visible. Certaines d’entre nous ont appris à faire les tortillas avec les femmes. Entre rires, apprentissage et partage de ses différences. Dans chaque échange, nous pouvions sentir une admiration réciproque et du respect mutuel. Une humanité simple et bouleversante dans ce petit coin de jungle. Au moment des adieux, hommes et femmes de la communauté font une haie d’honneur pour saluer la brigade. Un sentiment d’amour et de tristesse mélangés comme si on quittait un membre de sa famille. Et aussi avec un peu la peur au ventre qu’ils se fassent déloger de cette terre qui leur est si chère. Mais il suffit de les regarder pour que les doutes s’envolent. Une expulsion de plus, d’autres violences policière ne suffiront pas à les faire taire. No pasarán. Leur détermination est sans limite. Sans faille.
La Realidad / Comitan, Chiapas, 14 février 2015
(1) L’ejido est une propriété collective de la terre issue de la révolution mexicaine de 1910. Les ejidatarios sont les familles qui travaillent, protègent et administrent collectivement cette terre.
Définition de l’ejido selon André Aubry :
« La principale conquête paysanne de la Révolution de 1910 est celle de l’ejido, l’une des formes de la propriété sociale de la terre.
L’article 27 de la Constitution mexicaine de 1917 établit un nouveau régime de la tenure de la terre : la propriété privée est maintenue, mais restreinte dans son extension, et la propriété sociale est promue sous deux formes assez semblables : terres communales et ejidos.
L’ejido est donc l’espace contrôlé par les paysans. Seule une petite partie (très rarement plus de 25%) est divisées en parcelles ou lopins cultivables, le reste étant occupé par les bois, les falaises rocheuses, les ravins, les lacs et rivières, les marais…
L’institution de l’ejido interdit la vente ou location des terrains de la propriété sociale, et aussi de laisser en friche les parcelles (sous peine d’en perdre les droits) mais elle confère un usufruit individuel des parcelles et le droit de les hériter ; elle donne en outre l’obligation de gestion collective de la propriété sociale dans son ensemble. »
(2) Pour prendre connaissance de la Sixième déclaration de la forêt Lacandone, également appelée Sexta :http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?article204
(3) Les autorités ejidales gèrent toutes les affaires qui sont en relation avec la propriété sociale de la terre. Leur mandat est de trois ans. Pour une meilleure compréhension nous nous en remettons également à André Aubry.
« Pour administrer l’ejido, il y a un Comité (comisariado) avec président, secrétaire et trésorier. Celui ci est controlé par un Conseil de vigilance (consejo de vigilancia), doté d’autant de membres ayant les mêmes fonctions et par l’Assemblée populaire (tous les paysans actifs du village) qui peut élire des commissions spéciales. Comité et Conseil sont élus pour trois ans et sont rééligibles. Si l’ejido englobe plusieurs hameaux, le Comité agraire désigne ou fait élire un représentant de chacun d’entre eux. Cette institution est, idéalement, l’expression de la souveraineté paysanne sur la terre. »
(4) Le jugement d’Amparo se base sur l’idée d’une limitation du pouvoir gouvernemental afin de protéger les droits fondamentaux des êtres humains face à l’arbitraire.
Ma quel talent! CQFD vous fera un pont en or dés qu’on aura les pesetas, senora!
Alors c’est pas fait !
Je me rattrape dans mes lectures du blog. Bravo à la rédactrice! c’est vraiment prenant. C’est super de vous suivre à travers vos pérégrinations. Bonne continuation.