Miguel, la nuit de la liberté

             Les huehuentones d’Eloxochitlán ont rythmé notre première fête des morts au Mexique (1). Miguel et Mariana, que nous ne connaissions absolument pas, furent nos joyeux guides. Ces jours-là, notre amitié est devenue tangible, sans savoir qu’elle allait se déployer dans des circonstances bien difficiles.
Le 30 avril 2015, Miguel est incarcéré pour une sombre histoire d’homicide (2). Plusieurs autres personnes suivront. Par la suite, nous apprendrons qu’il s’agit de preuves totalement fabriquées par le clan du cacique local, la famille Zepeda, qui veut anéantir un des jeunes les plus combatifs de l’assemblée communautaire d’Eloxochitlán. Nous sommes en plein cœur d’un procès politique. La situation se complique avec l’élection d’Elisa Zepeda comme députée de Oaxaca sous la mandature du nouveau président de la république Andrès Manuel Lopez Obrado (AMLO), en juillet 2018.
Lors du précédent voyage, nous sommes allés voir Miguel plusieurs fois en prison. C’était notre façon à nous de lui apporter un peu de vie et de réconfort. Notre amitié s’est vraiment approfondie entre ces quatre murs. Nous avons découvert sa force d’âme et son humour à toute épreuve. Parfois même, c’est lui qui nous remontait le moral. Nous, nous sommes quittés en lui disant que lorsque nous reviendrons, il serait libre. Des phrases toutes faites mais c’était impossible de lui dire autre chose. Puis, vint le temps de la condamnation. Implacable. 50 ans de prison. Comme un coup de poing en pleine gueule. Un assassinat judiciaire pour un jeune qui n’a pas encore 35 ans. Ils veulent le faire crever en prison. Il n’y a plus aucun doute.
Finalement, cette sentence inique sera annulée du fait des irrégularités du procès. Une nouvelle audience a lieu le 19 septembre 2019. Dès le lendemain, Miguel se met en grève de la faim pour demander au juge de rendre son verdict sans tarder. Il joue son va-tout mais il n’a presque plus rien à perdre…
Nous, nous sommes à Marseille. Mais, même ici, le Mexique ne nous lâche pas. Toute cette année, j’ai comme une urgence à revenir. Sans trop savoir pourquoi. Une envie irrépressible de repartir. Aujourd’hui, je sais pourquoi il nous fallait être là en ce mois d’octobre 2019…

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HUEHUENTONEANDO, l’exposition – Marseille

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L’exposition HUEHUENTONEANDO / fête des morts à Eloxochitlán de Flores Magón / Oaxaca – MEXIQUE
aura lieu du 20 janvier au 19 février 2017 à la Casa Consolat, 1 rue consolat 13001 Marseille

Miguel Peralta Betanzos, qui  a été notre hôte lors de la fête des morts à Eloxochitlán de Flores Magón, est aujourd’hui toujours emprisonné pour son implication dans l’assemblée communautaire d’Eloxochitlán.
Pour plus d’informations consulter liberonsles.wordpress.com.

Comme l’année dernière, les photographies seront mises en vente pour soutenir Miguel Peralta Betanzos.
Tirage 20X30cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 30 euros
Tirage 30X40cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 40 euros

Fête des morts. Eloxochitlán de nuit

           « Vamos a huehuentonear » me dit Miguel d’un air malicieux. Devant mon air ahuri, il éclate de rire. Á Eloxochitlán, les huehuentones, les âmes des défunts. reviennent chaque année à la fin de la récolte du maïs, plante sacrée pour les Mexicains. Une fête qui se cale sur un rythme agricole pour que la table soit abondante et accueillante pour tous les morts de passage.  Une fête pour se retrouver. Juste le temps d’une danse. Lire la suite

« MI CASA ES TU CASA. Eloxochitlán de jour

            Au Mexique, il est une tradition des plus agréables. Toute personne qui vous reçoit se fait un devoir de vous faire sentir comme à la maison. Même le plus parfait inconnu. Le proverbe « Mi casa es tu casa » devient une réalité dans ce pays aux prodigalités reconnues.  Cette petite série de textes, tout au long du voyage, essaiera de raconter un moment, une personne prise sur le vif. Avec comme unique envie de partager le hasard des rencontres. Saisir la beauté de l’instant. Puis repartir vers d’autres horizons. Toujours plus au Sud du monde.

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Maria Sabina en VO

         14BIS

           Maria Sabina avait pour coutume lors de ces cérémonies nocturnes de chantonner dans sa langue maternelle, le mazateque. Ces mots furent traduits en espagnol. Ils sont puissants. Tout droit sortis de l’infra-monde. Je ne vous propose aucune traduction en français, par peur d’en altérer les sensations. Laisser vous porter par le rythme. Laisser vous emporter par les sons. Maria vous attend. La-haut dans sa petite montagne sacrée.

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