Six jours, cinq caracoles (1) plus une réunion publique à Palenque. Voilà le programme chargé de Marichuy, porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (2) du 14 au 19 octobre 2017. Un véritable marathon pour se présenter aux communautés zapatistes, tout comme aux différentes communautés de la région. Une caravane d’une dizaine de bus transporte 156 consejales de 63 régions du pays qui parlent près de 39 langues et plus de 500 membres du CNI. Une vraie aventure en soi quand on connaît les routes du Chiapas…
textes
Que retiemble en sus centros la tierra
Octobre 2016. Coup de tonnerre dans le ciel zapatiste. Le Congrès National Indigène (1), qui fête ses vingt ans cette année-là, propose de se déclarer en assemblée permanente et de nommer un Conseil Indigène de Gouvernement (CIG). Sa porte-parole sera une femme indigène, déléguée du CNI, elle sera candidate indépendante aux élections présidentielle de 2018. Cette femme devra parler sa langue originaire et connaître sa culture. Pardon? Une femme indigène, proche des zapatistes, candidate aux présidentielles? J’ai du mal comprendre non? Si c’est une blague, ce n’est vraiment pas drôle….
Et pourtant, c’est bel et bien le nouveau défi lancé par les zapatistes et le CNI.Le sous-commandement Galeano précisera lors de la clôture de ce congrès qu’un « bon stratège est celui qui prend la bonne décision c’est-à-dire l’initiative à laquelle personne ne s’attend, au bon moment ». Effectivement, ce fut une surprise totale, inattendue…
Mexico, le temps d’un battement d’ailes.
Marseille. Départ au petit matin sous une lune pleine. Excitation et manque de sommeil. État étrange où la conscience n’a plus vraiment son mot à dire. Le corps, les sensations prennent le dessus. Le vide et le silence comme seul compagnon de voyage. Puis toutes ces heures sans vies dans des aéroports sans âmes. La fatigue nous mord le corps. Pour autant, le sommeil ne fait que passer presque indifférent à nos besoins.
Premier pas sur le sol mexicain. Mais l’aéroport de Mexico DF, est-ce vraiment le Mexique ? Pas encore… Pas tout à fait…
L’avion survole la ville. Mexico n’est plus qu’un ruban de lumière dans cette immense obscurité. Elle se déploie. À l’infini. Puis bute sur des îlots sombres comme une mer sans étoile. Et le silence se fait. Interminable.
HUEHUENTONEANDO, l’exposition – Marseille
L’exposition HUEHUENTONEANDO / fête des morts à Eloxochitlán de Flores Magón / Oaxaca – MEXIQUE
aura lieu du 20 janvier au 19 février 2017 à la Casa Consolat, 1 rue consolat 13001 Marseille
Miguel Peralta Betanzos, qui a été notre hôte lors de la fête des morts à Eloxochitlán de Flores Magón, est aujourd’hui toujours emprisonné pour son implication dans l’assemblée communautaire d’Eloxochitlán.
Pour plus d’informations consulter liberonsles.wordpress.com.
Comme l’année dernière, les photographies seront mises en vente pour soutenir Miguel Peralta Betanzos.
Tirage 20X30cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 30 euros
Tirage 30X40cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 40 euros
« de l’autre coté du Charco », l’exposition – Toulouse
« de l’autre coté du Charco », l’exposition
L’exposition « de l’autre coté du Charco » aura lieu du 8 janvier au 7 février 2016 au Kawawatei, 27 rue de la Loubière 13006 Marseille.
On vous donne rendez vous ce vendredi 8 janvier à 19H au Kawawatei pour boire un coup à l’occasion de l’ouverture de l’exposition.
Les photographies seront mise vente pour soutenir Miguel Peralta Betanzos, prisonnier politique à Oaxaca – Mexique
Tirage 20X30cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 30 euros
Tirage 30X40cm sur papier Hahnemuhle Photo Pearl 310g: 40 euros
Miguel est un copain que nous a accueilli dans son village d’Eloxochitlan de Flores Magon pour la fête des morts.
Il est emprisonné depuis le 30 avril 2015 pour son action au sein de l’assemblée communautaire d’Eloxochitlan.
Terminus, tout le monde descend!
Qu’est-ce qu’il reste après un long voyage ? Difficile à dire, à décrire, à trouver les mots justes. Peut-être des images figées dans la mémoire, des moments d’intense bonheur, de grands moments de solitude et puis toutes ces petites choses que l’on a emmagasinées malgré soi et qui ressortiront on ne sait quand, on ne sait où… Lire la suite
Avec le peuple Nasa, Maria Antonieta.
Des champs de cannes à perte de vue. Puis soudain, un campement de fortune. Des structures de bambous, des bâches de plastiques et une cuisine improvisée. Derrière les vieilles marmites, une femme toute menue, étincelante avec son t-shirt jaune. Une tresse noire et un sourire à désarmer n’importe quelle brute épaisse. Elle s’agite, pose un couvercle, jette un peu de sel tout en continuant à discuter et à rire avec une jeune femme. Alerte, elle surveille le feu comme le campement et dès qu’un visage s’approche, elle offre spontanément un petit mot de bienvenu et un café.
Maria Antonieta, reine de ce petit bout de terre en résistance. Maria Antonieta, un des maillons indispensables de cette chaîne humaine que forme la libération de la Terre Mère. Derrière une casserole, face à la police, une machette à la main ou plus humblement avec une cuillère à soupe, tous ont un seul et même rêve : vivre et travailler la terre qui leur revient de droit.
Avec le peuple Nasa, un atelier photo en plein cœur de la montagne colombienne.
En route vers Toribio. On prend un peu de hauteur. La route est sinueuse et laisse deviner de petites montagnes avec une rivière au fond de la vallée. Sur tous les murs des maisons, des slogans des FARC- EP, « Ejercito popular », des pochoirs avec le portrait d’un des commandants et les dates « 1964-2014, 50 años. Para la justicia social ». Nous sommes bien en territoire de la guérilla, il n’y a aucun doute.
En arrivant sur la place du village, des militaires en tenue de combat et armes au poing sont posés dans un parc à enfants. Il y a comme quelque chose qui cloche dans ce décor.
Nous serons accueillis par les animateurs du mouvement juvénile. Un centre avec une caserne comme voisinage immédiat Jamais, nous ne pourrons sortir seuls, même pas pour acheter une bouteille d’eau. Il se dit que les guérilleros se vêtissent en civils et ainsi, ils peuvent glaner des informations anodines ou pas.Nous sommes bien en Colombie dans un village sous tension entre guérilla et armée nationale. Et la population au milieu essaie de continuer à vivre. Le tejido de communication de Santander de Quilichao va nous proposer de mettre en place des ateliers de photos afin d’aider les communautés à mieux maîtriser les outils de communication, à utiliser la photo comme instrument de dénonciation . Les jeunes du resguardo de San Francisco en seront les premiers bénéficiaires. Par la suite, nous réaliserons trois autres ateliers photos avec les animateurs des radios communautaires (Corinto, Santander, Jambaló), tous aussi intéressants les uns que les autres. Lire la suite
Peuple Nasa. Cosmovision et cérémonie du Sek Buy. Partie III
Le peuple Nasa entretien un lien particulier avec la terre, une cosmovision (1) qui lui est propre. Pour les Nasa, la terre est la Mère, celle qui leur offre une subsistance alimentaire, un refuge, la base de leur harmonie et de leur équilibre. Pour l’indigène Nasa, la terre n’est pas un simple composant du système productif, elle représente l’essence même de la vie et une source de sécurité. Leur spiritualité tire leur force de la loi des Origines (2) qui concerne tous les indigènes du continent sud-américain. Tout comme la libération de la terre, la célébration de rituel et les offrandes sont une façon d’honorer la Terre Mère. Les rituels sont le noyau de la culture Nasa, la clé de la vie de la communauté et force de spiritualité, c’est aussi le moyen de transcender le banal, de se connecter avec l’esprit des choses et de la Nature.
Les 20 et 21 juin, à Jambaló, se déroule le rituel du Sek Buy. Nous savons juste que c’est la fête du solstice d’été. Sek Buy , nom étrange et plein de promesses à la fois. Le mystère reste entier. Tout reste à découvrir ! Lire la suite