Depuis le 9 janvier 2015, les ejidatarios adhérents à la sexta internationale de San Sebastián Bachajón, subissent une pression policière sans précédent. Des brigades internationales ont pris le relais pour assurer une relative sécurité aux compagnons en lutte (1). En février de cette même année, déterminés à rester sur leurs terres ejidales, ils y ont construit leur siège régional près de l’accès aux cascades d’Agua Azul. Un centre conçu comme un lieu de convergence des luttes et des solidarités. Un centre ouvert à tous, tout en couleur grâce aux muraux peints par les compagnons de passage. Un centre qui semblait fait pour durer. Malgré des menaces de plus en plus présentes, malgré des harcèlements quotidiens, l’espérance se maintenait envers et contre tous. Mais le mauvais gouvernement avait plus d’un tour dans son sac à embrouille. Et le pire est arrivé en cette fin mars 2015.
Deux faits très graves se sont déroulés ces derniers jours :
– Le 21 mars 2015, vers huit heures du matin, plus de six cents agents des forces publiques ont incendié le centre régional de San Sebastián Bachajón. Cette attaque est le fait du commissaire ejidal officiel, Alejandro Moreno Gómez et d’un des membres du conseil de vigilance Samuel Díaz Guzmán. Une date symbolique pour cette communauté puisque c’est à cette date précise que fut assassiné Juan Carlos Gómez Silvano, coordinateur de l’organisation dans la communauté Virgen de Dolores. Une répétition de date qui ne peut-être le fait du hasard…
– Toujours le 21 mars, vers 18h30, une compañera et un compañero des collectifs de médias libres ont été attaqué-e-s par le groupe pro-gouvernemental du commissaire éjidal de San Sebastián Bachajón. Alors qu’ils allaient documenter, l’agression qu’avait subit la communauté le matin même, ils ont été encerclé-e-s par plus de deux cent hommes armés de machette et fortement alcoolisés. Quatre camionnettes de la police stationnaient tout près. Les compagnons ont été détenu-e-s, poussé-e-s, frappé-e-s et menacé-e-s avec des machettes pour qu’ils effacent les photos. Ils s’y sont résolu pour ne pas mettre en péril leur vie. Pour autant, cela n’aura servi à rien puisque les agresseurs ont refusé de leur rendre leur matériel. En plus d’une réelle frayeur physique, nos compagnons ont du subir le vol d’un appareil photo Canon 70D, d’un téléphone portable et d’un trépied. Les compañer@s craignent pour les informations qui leur ont été dérobées et plus particulièrement concernant leur répertoire personnel et professionnel contenu dans leur téléphone mobile.
Comme le souligne le communiqué des médias libre du 24 mars 2015 : « Cette agression représente une escalade de la violence contre-insurectionnelle à Bachajón et amplifie le danger qui existe pour les communicants, défenseurs des droits de l’homme, et les peuples organisés qui défendent la terre mère. Ceci est une preuve de la complicité entre les autorités, la police et ces groupes pro-gouvernementaux qui opèrent comme paramilitaires dans tout le pays; nous croyons que s’annonce une vague de violence plus intense ».
Une nouvelle mise en lumière pour alerter l’opinion publique nationale et internationale de la répression systématique que subit cette communauté depuis plusieurs années. Une nouvelle mise en accusation pour que cesse cette répression illégitime.
Antigua, Guatemala, 26 mars 2015
(1) Pour l’historique de la situation, voir l’article sur notre blog : « No pasarán. Ejido de San Sebastián Bachajón, Chiapas » du 16 février 2015 ainsi que les photos dédiées au sujet :« Bachajón, en defensa de la tierra y del territorio » du 21 février 2015.
Sales brutes ! Espérons que la résistance puisse continuer. Merci véro, Patxi pour toutes vos infos.
Polo et moi nous partons tout le mois d’avril en Espagne : Zaragosa, Madrid, Avila (berceau de ma famille paternelle) puis Tolède, et surtout Grenade (sur les traces de Fédérico Garcia Llorca) et toute l’Andalousie où nous pensons rester plus particulièrement. Puis Murcia (origine de la grand-mère maternelle de Polo), Valencia, Tarragona où nous avons tous les 2 des souvenirs de jeunesse (mais pas ensemble)
Nous avons des contacts pour rejoindre Podemeos et aller voir des expériences alternatives.
Je vais essayer de tenir un journal de voyage et nous ferons des photos.
Quand rentrez-vous à Marseille ? Nous nous ne reviendrons que fin septembre, nous nous installons tout ll’été dans notre petite cabane en Creuse, sur le plateau de Mille vaches.