Ejido Tila. Deux ans d’autonomie.

             16 Décembre 2017, l’auto-gouvernement de l’ejido Tila fête ses deux ans. Deux ans de lutte, deux ans d’espoirs et de changements. Aujourd’hui, l’ambiance est à la fête et comme invitée de marque, Marichuy, la porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (CIG).
Depuis, plusieurs jours déjà, la ville bruisse de mouvements et d’activités frénétiques. Chacun et chacune s’agitant dans son coin pour que la fête soit la plus belle possible ! Lire la suite

Palabras que caminan, Ejido Tila – Chiapas.

Ejido Tila. Une histoire en train de s’écrire

            «  Si no hay justicia para el pueblo que no haya paz para el gobierno ». Depuis le 16 décembre 2015, les ejidatarios (1) de Tila ont repris cette formule à la lettre. Ce jour-là, ils ont expulsé la mairie qui les avait abusés depuis bien trop longtemps. Deux ans plus tard, ils sont toujours là et ils s’apprêtent à fêter leur anniversaire en tant que peuple originaire autonome. Et comme cadeau d’anniversaire, la présence de Marichuy, la porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (CIG).
Mais pour comprendre la lutte qui se joue sur ce territoire ch’ole, il nous faut revenir aux temps de la révolution mexicaine qui avait pour devise, la fameuse phrase d’Emiliano Zapata : « La terre appartient à ceux qui la travaillent ».

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Ejido Tila.

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La beauté des routes du Chiapas

             Le Chiapas. Un nom qui évoque les zapatistes, la résistance indigène. La situation politique prend le dessus et on oublie souvent de raconter une chose essentielle : la beauté des routes du Chiapas, l’intensité du ciel à San Cristobal, la végétation luxuriante de Palenque, les rivières scintillantes de la selva Lacandona, les montagnes immuables des Altos et tous ces temples magistraux qui nous racontent un monde en plein cœur du sublime.
Aujourd’hui, on ne va parler ni de politique ni de guerre ni de crimes sordides, on va juste aller traquer la poésie dans les moindres recoins de ces montagnes du Sud-Est mexicain. Parce que la beauté a aussi le droit de citer au Mexique !

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Sous le signe de la Vierge.

TONANTZIN

             Au départ était Tonantzin. Déesse de la fertilité. Puis vinrent les conquistadors avec leur croix et leurs épées. Face à cette évangélisation forcée, le culte à la terre Mère a dû s’adapter, a dû changer de visage et prendre celui plus policé de la Sainte Vierge. Avec une nuance de taille, ici, la Vierge a la peau cuivrée, comme ces indigènes qui la vénérent.
Le 12 décembre 1531, très exactement, elle apparut à Juan Diego, un jeune paysan indigène près de la ville de Mexico. Le culte à la Vierge de Guadalupe était né. À la fois sainte Vierge, déesse de la Terre, reine de Mexico, protectrice des Indiens et des plus pauvres.
Première rencontre en 2011 dans les rues enfiévrées de San Cristobal de las Casas. Première sensation d’une fête religieuse pas vraiment catholique. Six années, plus tard, la vierge est toujours là, dans ses plus beaux atours. Même ferveur, même scène de liesse. Comme un flash-back au cœur même d’un mélange de genre entre religion et paganisme. Et ce texte qui se ré-écrit au présent tout en puisant dans les mots d’hier.
Puis se laisser porter par la foule, suivre les pèlerins et rentrer dans la danse. Honorer cette vierge presque humaine, accessible. À l’instar d’une parente, une sœur, une confidente. Proche de soi. À même le cœur. À même la rue. Lire la suite

Feria Guadalupana

Le tour des caracoles et un peu plus, en six jours!

     Six jours, cinq caracoles (1) plus une réunion publique à Palenque. Voilà le programme chargé de Marichuy, porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (2) du 14 au 19 octobre 2017. Un véritable marathon pour se présenter aux communautés zapatistes, tout comme aux différentes communautés de la région. Une caravane d’une dizaine de bus transporte 156 consejales de 63 régions du pays qui parlent près de 39 langues et plus de 500 membres du CNI. Une vraie aventure en soi quand on connaît les routes du Chiapas…

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Sur la route de Guadalupe Tepeyac.

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Palabras que caminan, Chiapas.

Que retiemble en sus centros la tierra

Octobre 2016. Coup de tonnerre dans le ciel zapatiste. Le Congrès National Indigène (1),  qui fête ses vingt ans cette année-là, propose de se déclarer en assemblée permanente et de nommer un Conseil Indigène de Gouvernement (CIG). Sa porte-parole sera une femme indigène, déléguée du CNI, elle sera candidate indépendante aux élections présidentielle de 2018. Cette femme devra parler sa langue originaire et connaître sa culture. Pardon? Une femme indigène, proche des zapatistes, candidate aux présidentielles? J’ai du mal comprendre non? Si c’est une blague, ce n’est vraiment pas drôle….
Et pourtant, c’est bel et bien le nouveau défi lancé par les zapatistes et le CNI.Le sous-commandement Galeano précisera lors de la clôture de ce congrès qu’un « bon stratège est celui qui prend la bonne décision c’est-à-dire l’initiative à laquelle personne ne s’attend, au bon moment ». Effectivement, ce fut une surprise totale, inattendue…

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CIDECI – Unitierra, San Cristóbal de Las Casas – Chiapas

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