Samir Flores vive! VIVE !!

             Au Mexique, les peuples originaires n’acceptent plus de vivre comme des chiens. Déterminés à résister, à lutter contre tous ces méga-projets de mort que leur concocte le mauvais gouvernement. S’exposer non pas pour soi mais pour sa communauté, pour une vie décente avec la volonté absolue de préserver la terre qui les a vu naître. Une Terre Mère qu’ils sont prêt à défendre à tout prix. Samir Flores Soberanes en est un exemple des plus frappant. Le 20 février 2019, il est assassiné de plusieurs balles. Depuis, un an, son visage émacié, sa fine moustache s’affichent dans tous les lieux de résistance. Pour rappeler que la lutte continue. Malgré les hommes qui tombent…

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Diciembre en Chiapas zapatista. 2/2

Raconte-toi le monde. Forum pour la défense du territoire et de la terre-mère en terre zapatiste

             Au Chiapas, les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Après avoir fait un pas de côté par la danse et le cinéma, les zapatistes reviennent sur le terrain politique de la dénonciation du capitalisme et du patriarcat. Un an après l’installation d’un président supposément de gauche, quelles sont les forces en présence, quelles sont les poches de résistance dans le pays ? Pour répondre à ces questions et dénoncer tous ces méga-projets mortifères dont se prévaut le nouveau gouvernement, le Congrès National Indigène (CNI), le Conseil Indigène de Gouvernement (CIG) et l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) ont convoqué un « Forum pour la défense du territoire et de la terre-mère ».

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Danse-toi le monde. Festival de danse en terre zapatiste

             « Báilate otro mundo ». Tel est le beau titre du premier festival de danse zapatiste. Pour le Sub, ça sera « Baila una ballena ». Son obsession pour les baleines ne semble pas vouloir passer (1). Après les images fixes, c’est au tour des corps de s’exprimer. Et évidemment, cette fois encore, cela sera bien autre chose que de la danse.

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Regarde-toi le monde. Festival de ciné en terre zapatiste.

             « Une baleine dans les montagnes du sud-est du Chiapas » (1). Un beau texte du sous-commandant Galeano. Au titre énigmatique. Poétique. Comme à son habitude. Je ne comprends pas tout. Comme à mon d’habitude. Je devine juste qu’il s’agit d’un festival de ciné dans le nouveau caracol, tout juste sorti de terre, au nom tout aussi mystérieux, TULAN KA’U.
Aussitôt descendus du bus, on entre dans le texte. C’est étrange. Les images se superposent aux mots de Galeano. C’est familier et déroutant à la fois. On se prend à chercher Moby Dick. Avec une peur, presque instinctive, de tomber sur Frankenstein. On se raisonne et on se dit qu’on va voir un festival de ciné, juste un peu plus rebelle que la normale. Évidemment, cela sera beaucoup plus que cela…

 

 

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L’effet Marichuy

             Silence radio! Silence tout court. Après, le 19 février, date butoir pour obtenir les signatures nécessaires pour être candidate à l’éléction présidentielle au Mexique, Marichuy se tait. Marichuy se terre. Aucune parole, ni apparition publique. Plus surprenant encore, le 8 mars lors de la rencontre internationale des femmes de Morélia, sa présence est plus que discrète et malgré une foule qui la réclame sur scène, elle ne prononcera pas le moindre mot. Evidemment, tout se joue en coulisse. Le CIG et les zapatistes peaufinent leur première parole publique. Malgré l’énorme attente qu’il y a pour tous ceux qui les ont soutenus, mais aussi tous ceux qui leur sont hostiles. Ils prennent leur temps. Comme ils savent si bien le faire.
Le premier communiqué paraîtra le 16 mars 2018 «  Convocataria al siguiente paso en la lucha » (1) où ils déclareront « Nous ne sommes pas parvenus à obtenir les signatures nécessaires, mais nous devons poursuivre notre chemin en cherchant d’autres formes, méthodes et manières, créativité et audace, pour obtenir ce que nous voulons. Notre pari n’a jamais été la prise de Pouvoir, ça a toujours été et sera l’organisation autogestionnaire, l’autonomie, la rébellion et la résistance, pour la solidarité et le soutien mutuels et pour la construction d’un monde fait de démocratie, de liberté et de justice pour tous et toutes »
Petit à petit, les lignes bougent, les mots frémissent. Fin mars, ils annoncent la tenue d’une rencontre « Conversatorio. Miradas, escuchas, palabras. Prohibido pensar ? » du 15 au 25 avril 2018 (2). Une rencontre réunissant intellectuels, journalistes, universitaires, écrivains, féministes, collectifs des tables de signatures, citoyens, etc.. L’ouverture ne se fera pas sous le signe de l’esprit et des idées mais en musique ; le 15 avril, c’est concert ! Difficile de savoir à quoi s’attendre. La curiosité est à son maximum. Alors en avant la musique! Sigue lo que sigue…

 

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Preparatoria José Martí. Une pédagogie de la solidarité

             Á Ixthuatán, la preparatoria José Martí fait de la résistance. Contre les méga-projets miniers et éoliens qui se font de plus en plus féroces. Contre ce système capitaliste qui dévalue les formations où le bien-être de l’élève importe autant que celui de sa communauté. Une école qui se veut différente, et qui est vent debout pour défendre l’idée de jeunes conscientisés au service de leur communauté.
Le 7 septembre 2017, un séisme, d’une magnitude 8.5 sur l’échelle de Richter, aurait pu bouleversé ces trublions d’une éducation alternative. En quelques minutes, la preparatoria n’était plus que ruines et dévastation. Mais ce ne fut pas le cas. Loin de là !. Très vite, ils ont séché leurs larmes, relevé la tête et retroussé leurs manches. Prêt à reconstruire. Á produire des répliques de solidarité. Pour ne pas perdre leur bien le plus précieux, le bonheur de vivre ensemble sur la terre de leur ancêtres, les zapotèques et les ikoots.

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Palabras que caminan, Sierra Chontal – Oaxaca.

 

Marichuy en terre Chontal. No a la mineria !

             Au Mexique, il y a plusieurs façons de voyager, de se déplacer. Une des plus simples consiste de prendre un bus pour aller d’un point A à un point B. Facile mais sans réel intérêt, si ce n’est la certitude d’arriver à bon port, à une heure décente. Une autre est « transbordarse », se transborder, aller de bord en bord. Pour les pressés, les empêcheurs de rêver en rond, ce n’est même pas la peine. Pour les autres, c’est le Mexique qui s’offre dans toute sa lenteur, dans toute sa splendeur.
Marichuy et le CIG avaient promis de parcourir tout le pays, d’aller dans les zones les plus isolées pour écouter et ramener les douleurs du peuple d’en bas. Elle n’a pas menti. La région Chontal, dans l’État de Oaxaca en est la preuve vivante. Un monde rude entre montagne et Pacifique. Un monde indigène qui attend avec ferveur l’arrivée d’une femme qui leur ressemble. Pour dénoncer encore et toujours ces projets de mines mortifères qui gangrènent le pays.

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