8 mars 2020. Journée internationale des droits des Femmes

        8 mars 2020, les jacarandas sont en fleurs. Le mauve de ses feuilles répond à la multitude violette des féministes de Ciudad Mexico. En route vers le monument de la Révolution. Partout où le regard se pose. Il y a des femmes. Seules. En groupe. Comme si la ville leur appartenait. Les hommes semblent avoir déserté. Elles se tiennent par le bras. Rigolent à tue-tête. D’autres, les yeux au sol,  portent leur douleur. Le poids du monde sur leurs épaules. Une fille assassinée. Une sœur disparue. Une amie outragée. Il n’y pas seulement les présentes dans le cortège, il y aussi et surtout, les absentes. Celles qui auraient du être là. Fauchées par la violence des hommes. Transportées par l’amour de leurs sœurs. En ce jour ensoleillé, les Mexicaines ont décidé de jeter leur rage à la face du patriarcat. Et ce ne sera sûrement pas la dernière fois…

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Segundo encuentro internacional de mujeres que luchan ( En español)

Fotografías : Isabel Lozano.
Traducción colectiva
Gracias compañeras!!!

             Vámonos para Morelia al Segundo encuentro internacional de mujeres que luchan (1). Esta vez solo habrá un tema, el de la violencia contra las mujeres. Una sola voluntad, que cese ya por fin. Tendremos tres días para denunciar, llorar, bailar, gritar. Hoy todavía no sé lo que pude traerme de este encuentro. Cargada de ese sentimiento/sensación de « inconformidad » que no logro traducir pero que me llena el cuerpo y el alma desde que estoy en estas tierras rebeldes.
Primera sorpresa, son chóferas que nos van a llevar al lugar del encuentro. En su comunicado, nos habíanavisado que iban a encargarse de todas las áreas para recibirnos en las mejores condiciones. Y como no sabían manejar, ¡aprendieron! Las zapatistas nunca dejarán de sorprendernos. ¡De veras!

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Change-toi le monde. Deuxième rencontre des femmes qui luttent en terre zapatiste

Photographies: Isabel LOZANO. Gracias compañera!!!

           En route, pour Morelia pour la deuxième rencontre internationale des femmes qui luttent (1). Cette-fois, il n’y aura qu’un seul et unique thème, celui de la violence faite aux femmes. Une seule volonté, que cela cesse enfin. Il nous faudra trois jours pour dénoncer, pleurer, danser, crier. Encore aujourd’hui, je ne sais pas ce que j’ai pu ramener de cette rencontre. Encombrée par ce sentiment d’« inconformidad » que je n’arrive pas à traduire mais qui me colle au corps et à l’âme depuis que je suis sur ces terres rebelles.
Première surprise, ce sont des chauffeuses qui vont nous conduire au lieu de la rencontre. Dans leur communiqué, elles nous avait averti qu’elles allaient prendre en charge tous les domaines pour nous accueillir dans les meilleures conditions. Et comme elles ne savaient pas conduire, elles ont appris ! Les zapatistes ne cesseront jamais de nous surprendre. Vraiment !

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Palabras que caminan, estado de México.

Etat de Mexico, Marichuy et la douleur des femmes.

              Depuis deux mois, Marichuy parcourt le pays. Comme promis, elle est allée à la rencontre des peuples originaires de l’État de Morelos, de Puebla, de Vera Cruz, du Tabasco, de Campeche, de Jalisco. Comme promis, elle a écouté, partagé leurs espoirs, leur souffrance. À chaque fois, les mêmes litanies de douleurs et d’impunité. Marichuy et le CIG, en côtoyant ces luttes, sèment des graines de résistances à chaque rendez-vous. Comme un écho de ce Mexique rebelle qu’elle arpente avec force et conviction, avec comme unique ambition d’armer les consciences et de : « Décoloniser la pensée capitaliste et patriarcale. Nous rendre à l’évidence qu’une autre forme de gouvernement est possible et qu’entre les ruines naissent les espoirs d’un monde nouveau».
Fin Novembre, Marichuy a fait quatre escales dans l’état de Mexico, un des plus violents du pays. Deux pôles urbains où violences, féminicides et expropriations régissent le quotidien de millions de personnes (Texcoco, Ecatepec). Dans un des quartiers les plus sensibles de la capitale, Nezahuacoyotl, mais également à l’UNAM (1), où elle a longuement traité de la violence faite aux femmes.
Pour Marichuy, ces rencontres représentent un véritable défi dans un territoire où la question indigène est exsangue, où les liens de communauté n’existent quasiment plus, où les espoirs de changement sont annihilés par les stratégies de survie dans cette ville monstre qui dévore ses enfants. Chaque jour un peu plus…

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Colombie, enfin une loi sur les féminicides!

              En ce mois de juin 2015, alors que l’Argentine manifeste massivement contre trois meurtres de femmes successifs (1), le Parlement de Colombie vient d’approuver la loi Rosa Elvira Cely qui condamne jusqu’à cinquante ans de prison tout meutres commis pour des raisons de genre. Cette qualification entraîne des circonstances aggravantes, Une loi nécessaire mais qui n’empêcheront pas les femmes de ce continent ensanglanté de continuer à crier :« Ni una mas !» (2).

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Honduras. Alto a los feminicidios!

             Honduras, un des pays d’Amérique centrale où le taux de féminicides est le plus élevé. Certains chiffres déclareraient même qu’il aurait ravi le titre au Mexique, c’est dire !
En 2013, le taux d’homicides de femmes est de 14.6 pour 100 000 habitants. Selon les Nations Unies; celui-ci dépasse le taux total d’homicides de 152 pays comme la Palestine (4.1), la Syrie (2.3) ou l’Irak (2.0). De 2005 à 2013, ce taux aurait augmenté de 260% ! Un autre chiffre qui se passe de commentaire : durant l’année 2013, une femme fut assassinée toutes les quatorze heures (1).
Ces statistiques, froides et glaciales, permettent à peine de rendre compte de l’effroyable situation des honduriennes qui vivent en apparence dans un contexte de paix mais qui en réalité sont au cœur d’une guerre qui ne dit pas son nom. Et les principales victimes sont des femmes jeunes (2), pauvres et vivant en ville pour la plupart
Pour l’association  « Foro de mujeres por la vida » dont Karen, avocate, fait partie intégrante, il y a tout un processus, une éducation machiste, une culture des armes, le manque de volonté des pouvoirs en place qui pourraient expliquer cette ignoble réalité.


protesta-femicidios-en-México

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