Lukas Avendaño. Bailando Bruno ( En español)

             Hay espectáculos que actúan como una bomba de tiempo. El de Lukas Avendaño es uno de ellos (1). Mucho tiempo después de verlo en el festival de danza en Chiapas, las reminiscencias golpean mi memoria, los recuerdos exacerban mi deseo de conocerlo, lo antes posible. A veces basta con quererlo y atreverse a pedir que ocurra lo improbable. En una hermosa mañana soleada, en el patio del Instituto de Artes Gráficas de Oaxaca, Lukas cuenta su historia, se entrega, cuerpo a cuerpo. Totalmente dedicado al encuentro.

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Lukas Avendaño. Bailando Bruno

             Il y a des spectacles qui agissent comme une bombe à retardement. Celui de Lukas Avendaño en fait partie (1). Bien après l’avoir vu au festival de danse au Chiapas, des flashs percutent ma mémoire, des réminiscences exacerbent mon désir de le rencontrer au plus vite. Parfois, il suffit de le vouloir et d’oser demander pour que l’improbable se produise. En une belle matinée ensoleillée, dans le doux patio de l’Institut des Arts Graphiques de Oaxaca, Lukas se raconte, se livre, corps à corps. Entièrement dédié à la rencontre. Lire la suite

Preparatoria José Martí. Une pédagogie de la solidarité

             Á Ixthuatán, la preparatoria José Martí fait de la résistance. Contre les méga-projets miniers et éoliens qui se font de plus en plus féroces. Contre ce système capitaliste qui dévalue les formations où le bien-être de l’élève importe autant que celui de sa communauté. Une école qui se veut différente, et qui est vent debout pour défendre l’idée de jeunes conscientisés au service de leur communauté.
Le 7 septembre 2017, un séisme, d’une magnitude 8.5 sur l’échelle de Richter, aurait pu bouleversé ces trublions d’une éducation alternative. En quelques minutes, la preparatoria n’était plus que ruines et dévastation. Mais ce ne fut pas le cas. Loin de là !. Très vite, ils ont séché leurs larmes, relevé la tête et retroussé leurs manches. Prêt à reconstruire. Á produire des répliques de solidarité. Pour ne pas perdre leur bien le plus précieux, le bonheur de vivre ensemble sur la terre de leur ancêtres, les zapotèques et les ikoots.

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Unión Hidalgo, cinq mois après.

             Retour à Unión Hidalgo, cinq mois après les deux terribles tremblements de terre des 7 et 19 septembre 2017. Il suffit de se balader dans les rues pour comprendre que l’expression retour à la normale est toute relative.
Partout où le regard se pose, des décombres au sol, des tas de briques, quelques tuiles brisées, des bouts de ferraille emberlificotés devant chaque maison numérotée. Des pelleteuses dévoreuses patientent sur la place centrale. Le vent souffle une poussière drue et la luminosité intense du ciel ne dupe personne. Unión Hidalgo est encore meurtri, balafré par les rugissements impétueux de la terre, par une douce nuit de septembre (1). Lire la suite

Unión Hidalgo. Des visages et des murs.

Un texte à lire en musique : https://www.youtube.com/watch?v=ysW20BIh120

             À Unión hidalgo, les murs ont une histoire. Et même si le tremblement de terre de septembre a défiguré le village (1), le collectif Binni Cubi y a laissé son empreinte. Sur les murs, le visage de ces femmes et de ces hommes qui sont l’âme et la force de la culture zapotèque (2). Des œuvres qui sont tellement imprégnées dans le paysage qu’il suffit de mentionner un mural à un moto-taxi pour indiquer la direction où l’on veut se rendre.
Aujourd’hui, il ne reste plus que deux muraux sur les onze que comptait le village mais il suffit de discuter avec Jose ou Alfonso Arenas pour faire revivre les noms et visages des murs disparus sous les décombres. Et au milieu des ruines, par la simple force des mots, révéler la couleur d’une mémoire qui se dessine au présent.

Ta Chente Doy.

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Grands tremblements dans l’isthme

Séisme et coup bas

         A Laura, partie boxer dans les étoiles…

             7 Septembre 2017. La nuit est noire. Pedro n’a pas sommeil. Tranquille dans son salon, il regarde la télé. Soudain, tout s’arrête. La terre tremble. Les murs vacillent. Les objets tombent. Il est exactement 23h49. Un séisme d’une magnitude de 8.2 vient de secouer l’état de Oaxaca. L’épicentre se situe dans le Pacifique, tout près de l’Isthme de Tehuantepec.
La maison de Pedro, à Union Hidalgo, n’est plus que ruines et désolation. Comme celle de tant d’autres dans cette région. Les victimes se comptent par centaines, les dégâts sont colossaux. Mais la terre n’a pas fini de rugir, le 19 septembre (1), un autre séisme frappe la capitale d’une magnitude de 7.1. Plusieurs milliers de répliques suivent. La Nature, toujours en colère, largue ses eaux. Des pluies torrentielles s’abattent sur des sinistrés déjà bien au-delà de la désespérance.
Le pays est en état de choc et pourtant, dès les premières heures, une chaîne de solidarité incroyable se met en place. Face aux caméras, le président Enrique Peña Nieto ne sait que vendre mensonges et fausses promesses. Il est évident que les aides gouvernementales ne sont là que pour duper les gens. Mais dans l’Isthme, un groupe d’irréductibles a décidé de ne pas se laisser faire. Lire la suite

Mi casa es tu casa. Feliciano, peintre à Juchitán.

             À Juchitán, il y a des iguanes dans les arbres. Et des muxes dans la rue. Tout cela fait partie du décorum de la ville. Mais finalement ce qui restera le plus important pour nous, c’est la rencontre avec Feliciano. Croisé au zocaló, une bicyclette à la main. Un sourire avenant. Une coupe afro et des yeux rieurs. Il aime discuter avec les étrangers. Il se présente. Il est peintre. Bières après bières. Mezcals après mezcals, la nuit ouvre les confidences. Lire la suite

Au pays des Muxes

             À Juchitan, au sud de Oaxaca, les « Auténticas Intrépidas Buscadoras del Peligro » (1) organisent chaque année une grande fête. C’est la vela (2) dite des Muxes. Les muxes sont des personnes nées de sexe masculin qui assument un rôle féminin dans la société. En occident, elles pourraient s’apparenter à des travestis, transgenres ou transsexuelles. Les zapotèques considèrent les muxes comme faisant partie d’un troisième sexe, ni meilleur, ni pire que les hommes ou les femmes, simplement différent.  Lire la suite