Qu’est-ce qu’il reste après un long voyage ? Difficile à dire, à décrire, à trouver les mots justes. Peut-être des images figées dans la mémoire, des moments d’intense bonheur, de grands moments de solitude et puis toutes ces petites choses que l’on a emmagasinées malgré soi et qui ressortiront on ne sait quand, on ne sait où… Lire la suite
Macondo
« Mompox no existe. A veces soñamos con ella, pero no existe. »
Mompox ou la place qui n’existait pas.
Il y a des films qui vous lancent à la recherche de villages du bout du monde. « Chronique d’une mort annoncée » en fait partie. Une scène mythique, un homme insouciant qui court à la mort, une place de terre battue, une église, quelques maisons blanches, deux frères à la vengeance implacable.
Ce village existe. Il a pour nom, Santa Cruz de Mompox ou Mompox pour les intimes. C’est ce village-là que je rechercherai dans tous mes voyages. Souvent, j’ai cru le trouver. Comme a Cachi, en Argentine ou sur une petite île grecque. Jusque-là, j’avais juste réussi à frôler le rêve le temps d’une escale. Mais quelques années plus tard, en partant sur les traces de Gabo, j’allais découvrir les deux villages de ma mythologie personnelle. Finalement, ni Macondo n’existe, ni le village du film de Francisco Rossi. Tout n’est qu’effets de littérature ou de cinéma. Mais lorsque le rêve devient réalité, les mots deviennent superflus. Il ne reste plus qu’à s’asseoir sur un banc et vivre ce fugace bonheur avant qu’il ne se sauve…
Aracataca, algo de Macondo
Macondo ou la ville qui n’existait pas.
Il y a des livres qui vous accompagnent toute une vie. Des livres qui vous donnent le goût du voyage. « Cent ans de solitude » de Gabriel García Márquez est un de ceux-là. Et aussitôt, ce livre refermé, une obsession vous prend à bras-le-corps et ne vous lâche plus : partir à la recherche de Macondo. Vous savez bien que Macondo n’existe pas mais la ville qui l’a inspiré, oui : c’est Aracataca, en Colombie. Une petite ville qui aurait pu rester tranquillement dans l’anonymat mais qui est, aujourd’hui, connue par des millions de personnes. Un prestige tel que le maire a voulu rebaptiser Aracataca, « Macondo » , mais heureusement, les habitants s’y opposèrent farouchement. D’après l’auteur lui-même : « Macondo n’est pas un lieu mais plutôt un état d’esprit qui permet à chacun de le voir où il veut, et comme il veut ». Parce que Macondo n’est nulle part. Parce que Macondo est partout.