Conciencia por la Humanidad. Ciencia frente al muro

             Participer à une rencontre autour des sciences dures, écouter en espagnol des conférences sur l’agro-écologie, l’astronomie, la génétique, et autres thèmes obscurs. Qui l’aurait cru ? Moi, qui sais à peine résoudre une équation et qui m’endors à la première explication sur la physique quantique. Non, mais vraiment les zapatistes me font tout faire…
Et voilà que je me retrouve à la seconde rencontre internationale « Conciencia por la Humanidad. Las ciencias frente al muro » proposée par l’EZLN. J’avoue que ma sensibilité me poussait plus vers un Comparte, un échange autour des Arts mais c’était l’été dernier et j’étais à plus de dix mille kilomètres de là ! Et donc, j’ai droit à un repêchage, pas de chance, c’est les sciences… Mais bon, il faut savoir aller aussi vers les choses qui vous répugnent pour en apprendre quelque chose. On verra bien. Peut-être que j’en sortirai plus intelligente!

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« Conciencias por la Humanidad », décembre 2017,CIDECI-UniTierra , Chiapas. Anuncio del primer encuentro internacional de las mujeres que luchan.

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San Cristobal de las Casas. Un marché aux mille facettes

             Adieu paure carnavàs

             Le Chiapas, terre de contraste où la beauté côtoie l’horreur, où l’espoir fraye avec le plus indécent des désespoirs. Ici, tout y est, peut-être, plus intense qu’ailleurs. La lumière du ciel, la lutte des femmes, la brutalité des hommes, la bêtise des puissants et la cupidité des faibles d’esprit. Une terre dont on ne sort pas indemne et parfois, il y a comme un besoin de se trouver un havre de paix, un lieu pour se ressourcer. Et oublier que, dehors, le monde fulmine de mille colères..
Á San Cristobal de las Casas, il existe un tel endroit, le marché indigène où l’on peut trouver tout ce qu’on veut, et même ce dont on a absolument aucun besoin. Un lieu incontournable, vibrant de vie et lorsque le moral flanche un peu, il suffit d’y aller faire une petit tour pour recharger ses batteries. Une auto-thérapie qui ne coûte presque rien. Juste quelques pesitos.

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Acteal II. 20 ans d’impunité

Á Laura qui aimait tant ces montagnes des Altos

 

       Le ciel d’Acteal résonne encore des cris des morts. Les montagnes portent toujours l’écho de leurs douleurs. Á jamais figés dans leur hurlement ultime. Celui de la colonne de l’infamie, sculpture en bronze posée à l’entrée de la communauté. Un hommage tout autant qu’une dénonciation. Saisissante de vérité et d’horreur.
Vingt ans après, le massacre d’Acteal est toujours une plaie vivante dans l’histoire du Mexique contemporain. Une balafre sanglante qui a pour nom impunité et mépris. Et la beauté des montagnes des Altos ne peut nous faire oublier qu’en ce 22 décembre, nous entrons dans la terre sacrée des martyrs d’Acteal. Et le vent ramène leurs voix qui nous chuchotent à l’oreille : Somos voces que emergen del silencio y de la muerte. Somos esperanza y ejemplo ».
Et le ciel insolemment bleu recueille ces précieux mots pour les éparpiller aux quatre coins du globe. Pour que le martyr des 45 morts d’Acteal devienne la mémoire de l’Humanité. Telle est la tâche de ces journées de commémoration du 21-22 décembre 2017. Une lutte contre l’oubli, l’arrogance, l’impunité des assassins.

Acteal, 22 décembre 2017.

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Acteal, a 20 años de la masacre.

Acteal I. Petite histoire des Abejas

             Comme une blessure inguérissable, le massacre d’Acteal revient comme un abominable serpent de mer tous les 22 décembre de chaque année. On se souvient de l’horreur, des corps mutilés, des vies arrachées pour toujours. Comme si cette date était à jamais indépassable. Pourtant, Acteal a su se construire une histoire, a su poser les bases d’une organisation, celle des Abejas. Et avant d’évoquer les 20 ans du massacre, revenir sur les 25 années de cette organisation. Parler du passé pour mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui et peut-être entrevoir les bases d’un futur plus confiant.

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Ejido Tila. Deux ans d’autonomie.

             16 Décembre 2017, l’auto-gouvernement de l’ejido Tila fête ses deux ans. Deux ans de lutte, deux ans d’espoirs et de changements. Aujourd’hui, l’ambiance est à la fête et comme invitée de marque, Marichuy, la porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (CIG).
Depuis, plusieurs jours déjà, la ville bruisse de mouvements et d’activités frénétiques. Chacun et chacune s’agitant dans son coin pour que la fête soit la plus belle possible ! Lire la suite

Palabras que caminan, Ejido Tila – Chiapas.

Ejido Tila. Une histoire en train de s’écrire

            «  Si no hay justicia para el pueblo que no haya paz para el gobierno ». Depuis le 16 décembre 2015, les ejidatarios (1) de Tila ont repris cette formule à la lettre. Ce jour-là, ils ont expulsé la mairie qui les avait abusés depuis bien trop longtemps. Deux ans plus tard, ils sont toujours là et ils s’apprêtent à fêter leur anniversaire en tant que peuple originaire autonome. Et comme cadeau d’anniversaire, la présence de Marichuy, la porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement (CIG).
Mais pour comprendre la lutte qui se joue sur ce territoire ch’ole, il nous faut revenir aux temps de la révolution mexicaine qui avait pour devise, la fameuse phrase d’Emiliano Zapata : « La terre appartient à ceux qui la travaillent ».

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Ejido Tila.

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La beauté des routes du Chiapas

             Le Chiapas. Un nom qui évoque les zapatistes, la résistance indigène. La situation politique prend le dessus et on oublie souvent de raconter une chose essentielle : la beauté des routes du Chiapas, l’intensité du ciel à San Cristobal, la végétation luxuriante de Palenque, les rivières scintillantes de la selva Lacandona, les montagnes immuables des Altos et tous ces temples magistraux qui nous racontent un monde en plein cœur du sublime.
Aujourd’hui, on ne va parler ni de politique ni de guerre ni de crimes sordides, on va juste aller traquer la poésie dans les moindres recoins de ces montagnes du Sud-Est mexicain. Parce que la beauté a aussi le droit de citer au Mexique !

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