La danse aztèque n’est pas une danse pour les touristes. Ce n’est pas un folklore de plus, qu’on ramène dans ses souvenirs de voyage. Une danse comme la résurgence de la grandeur d’un peuple déchu (1). Une danse pour honorer Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil. Pour illustrer les mouvements du cosmos (2).
Cette danse représente la lutte perpétuelle entre le jour et la nuit, entre les forces du bien et du mal. Avec comme convergence de toutes les vénérations, les quatre éléments fondamentaux à toute vie humaine : l’air, le feu, le vent et l’eau.
La danse aztèque est une émotion, une sensation, une forme de communication, un riche mélange de musique, de chorégraphie, de poésie et surtout une immense expression de spiritualité.
Il n’y a pas de cours de danse aztèque, pas une méthode particulière nécessitant un âge ou un niveau adapté. Tout le monde peut danser, du plus jeune au plus vieux. Á chacun à son rythme. Selon ses forces et ses faiblesses. Avec la danse aztèque, tout est histoire d’émotion. Il suffit de la regarder, de mémoriser les pas, de ressentir le mouvement en soi, se laisser inviter par un danseur plus expérimenté puis se laisser guider par la musique. Rien de plus simple. Puis recommencer à la prochaine cérémonie. Une danse comme un apprentissage de la vie.
Hier, elle était dansée près des temples des Dieux. Aujourd’hui, elle se danse sur les zocaló, les places centrales des villes et des villages. Inchangée où presque. Lire la suite
Auteur : Traba , Patxi Beltzaiz
Mauvaises nouvelles depuis San Sebastián Bachajón.
Depuis le 9 janvier 2015, les ejidatarios adhérents à la sexta internationale de San Sebastián Bachajón, subissent une pression policière sans précédent. Des brigades internationales ont pris le relais pour assurer une relative sécurité aux compagnons en lutte (1). En février de cette même année, déterminés à rester sur leurs terres ejidales, ils y ont construit leur siège régional près de l’accès aux cascades d’Agua Azul. Un centre conçu comme un lieu de convergence des luttes et des solidarités. Un centre ouvert à tous, tout en couleur grâce aux muraux peints par les compagnons de passage. Un centre qui semblait fait pour durer. Malgré des menaces de plus en plus présentes, malgré des harcèlements quotidiens, l’espérance se maintenait envers et contre tous. Mais le mauvais gouvernement avait plus d’un tour dans son sac à embrouille. Et le pire est arrivé en cette fin mars 2015.
De la beauté des âmes à la bassesse des hommes. Une journée à Candelaria.
Candelaria. À quelques kilomètres de San Cristóbal de las Casas. Première halte chez la mère de Flor et Estrella. Petit-déjeuner, café, tamales (1) et bouillon de poule. Un rai de lumière tombe sur la marmite. La mère, petit oiseau fragile, s’agite autour du feu. Un petit chaton joue avec un fil pendant que la gamine hypnotisée regarde un dessin animé. Tout est figé couleur pastel. Comme dans une peinture réaliste.
Aujourd’hui, deux février, le village à rendez-vous avec sa Vierge. Une fête pour l’honorer, la remercier de sa présence perpétuelle auprès des plus pauvres. En ce jour, la vierge de Candelaria s’est faite toute belle. La fête peut commencer !
En route vers la réalité
La Realidad. Chiapas. Berceau du néo-zapatisme. En mai 2014, Gaelano, professeur à l’école autonome, est assassiné au sein même de la Realidad. Il est tombé sous les coups et les balles des non zapatistes de la communauté, qui agirent ce jour-là comme un groupe paramilitaire.
La peinture est un combat. Nicolas de Jesus
« Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle ».
Octavio PAZ Le labyrinthe de la solitude
AYOTZINAPA, crime d’État
La disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, a mis fin à la loi du silence qui entourait l’impunité, la corruption et les complicités officielles avec le narcotrafic. Le Mexique se réveille avec des centaines de fosses clandestines sous ses pieds – plus de 22 000 disparus – et crie ¡ basta !
Mi casa es tu casa. Feliciano, peintre à Juchitán.
À Juchitán, il y a des iguanes dans les arbres. Et des muxes dans la rue. Tout cela fait partie du décorum de la ville. Mais finalement ce qui restera le plus important pour nous, c’est la rencontre avec Feliciano. Croisé au zocaló, une bicyclette à la main. Un sourire avenant. Une coupe afro et des yeux rieurs. Il aime discuter avec les étrangers. Il se présente. Il est peintre. Bières après bières. Mezcals après mezcals, la nuit ouvre les confidences. Lire la suite