Radio Ñomndaa, la Palabra del Agua ( En español )

Traducción: Susana

             Xochistlahuaca, un pueblecito en los cerros de la Costa Chica. Nos alejamos del calor infernal de Cuaji buscando un poco de frescura. Para conocer una radio comunitaria, Radio Ñomndaa cuyo nombre, en lengua originaria, significa La Palabra del Agua. Orgullosamente ubicada en el cerro de los flores, se dice la voz de los pueblos originarios y más particularmente de los indígenas amuzgos. Además, por acá, nadie dice Xochistlahuaca sino Suljaa’ en lengua amuzgo. Radio Ñomndaa, una radio digna y rebelde. Incontestablemente.

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Radio Ñomndaa. La Palabra del Agua

             Xochistlahuaca, petit village sur les hauteurs de la Costa Chica. On s’éloigne de la fournaise de Cuaji pour retrouver un peu de fraîcheur. À la rencontre d’une radio communautaire, Radio Ñomndaa qui signifie La Palabra del Agua en langue originelle. Fièrement posée sur el cerro de las flores, elle se veut la voix du peuple Nnanncue Ñomndaa, officiellement reconnu comme peuple Amuzgo. D’ailleurs, ici, personne ne dit Xochistlahuaca mais Suljaa‘. Radio Ñomndaa, une radio digne et rebelle. Incontestablement.

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México negro. La danza de los diablos 3/3

             Au Mexique, les populations noires ont pendant très longtemps représenté une minorité silencieuse. Elles n’avaient pas leur mot à dire. Alors, elles se sont mises à danser. Une danse tribale,  avec des masques d’inspiration africaine, qui se revendique sous le nom de la danza de los diablos. Elle se déroule lors de la fête des morts le 1er et 2 novembre sur la Costa chica du Guerrero. L’épicentre se situe à Cuajinicuilapa appelée aussi la Perla Negra del Pacifico.
Aller à la rencontre de ces danseurs diaboliques, c’est participer à une fête traditionnelle qui ne se veut pas seulement le reflet des forces évocatrices du passé, mais aussi le symbole d’un Mexique moderne en train de se ré-inventer. C’est affirmer une afro-mexicanité qui n’a plus peur de son ombre. C’est peut-être là, à Cuaji, que les esclaves ont commencé à se libérer de leurs chaînes. En dansant. Tout simplement.

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México negro. De l’esclavage à l’afro-mexicanité 1/3

             Pendant très longtemps, la question des populations noires au Mexique a été occultée, confinée dans les marges de l’Histoire. Par contre, des pages entières ont été consacrées aux mauvais traitements infligés aux indigènes par les conquistadors. Puis, les Mexicains sont devenus, dans son immense majorité, un peuple de métis, avec bien sûr une hiérarchie en fonction de la clarté de la peau. Les indigènes, par la voix des zapatistes ont réussi à conquérir une certaine reconnaissance sociale alors que les populations noires n’en sont encore qu’aux prémisses.
Par la force de vents porteurs, les opprimés d’hier sont devenus les afro-mexicains d’aujourd’hui. Mais pour bien comprendre ce concept d’afro-mexicanité, il nous faut remonter à la source de l’histoire, écouter les légendes du passé et appréhender le présent dans toute sa complexité. Et surtout rappeler que cette population déracinée, opprimée, a largement contribué par sa force de travail à la formation économique, social et culturel du pays. Une composante culturelle, certes minoritaire, (1) du Mexique du XXI ème siècle mais qui ne veut plus se taire.

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Les 14 ans de la Communauté Indigène et Populaire Empereur Cuauhtémoc

             Décembre 2014, nous tombons nez à nez sur la Communauté Indigène et Populaire Empereur Cuauhtémoc (1). Une rencontre placée sous le signe d’Ayotzinapa. Une amitié due au hasard du voyage. Je suis convaincue, depuis bien longtemps déjà, qu’ « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » comme le dit si joliment Paul Valéry. Mille fois, le Mexique nous a offert des purs moments de grâce et bien évidemment, la rencontre avec la CIPEC en fait partie. Alors dès qu’on a su qu’ils allaient fêter leur quatorzième anniversaire, on a décidé d’y participer. Qui peut refuser une fête placée sous le signe de l’amitié… et du mezcal. Sûrement pas nous !!!

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Ayotzinapa. La grande manipulation.

             Ayotzinapa. Juin 2018. 45 mois d’absence. 1369 jours d’une douleur indicible. L’impunité prime toujours. Le silence complice de l’État continue de tisser son sombre linceul. La Justice n’a jamais daigné jeter le moindre coup d’œil du côté de l’Armée. Et le manque se fait chaque jour plus cruel. Mais pour autant, en ce mois de juin 2018, quelques nouvelles vont redonner de l’espoir.

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Guerrero blues

             En voyage, il est tellement facile de rencontrer des gens. Se faire des amitiés comme on vivrait un amour d’été. Intense, rapide, pour finalement, rentrer chez soi, dans son univers rassurant où on oublierait tout. Puis, un jour, l’envie revient. Rejoindre ce Mexique qui ne nous a jamais vraiment quittés.
Une évidence, retrouver les gens de la CIPEC dans le Guerrero, avec un peu la crainte que ces trois années n’est changé quelque chose. Mais, il suffit de s’asseoir à leur table, retrouver le sourire d’Edna, la faconde de Don Robert, la douceur de Doña Clara pour qu’en seulement quelques minutes, tout redevienne comme avant. La discussion reprend son fil où on l’avait laissée ou presque. Mais à l’intonation des voix, on sent que quelque chose a changé. Pas eux, non ! Plutôt la situation dans le Guerrero. À voir, leur regard s’égarer, leurs mots buter sur un silence, on se dit qu’il y a comme une désespérance dans l’air. Poisseuse et triste. Inédite… Lire la suite

Ayotzinapa. Un noël de trop.

             26 novembre 2017. Un froid glacial parcourt les rues de Mexico DF, la capitale du pays. Des buildings de vitres et d’acier reflètent un pâle soleil d’hiver. Même l’ange de l’indépendance tout en haut de son piédestal semble frigorifié. En bas, une clameur aussi glaçante que l’air ambiant « Vivos se los llevaron, vivos los queremos » (1). Depuis ce funeste 26 septembre 2014, c’est le cri de ralliement des parents et soutiens des 43 disparus de l’école normale d’Ayotzinapa (2).
38 mois, plus de 1000 jours que des mères pleurent leur fils, que des pères attendent des nouvelles, que des familles recherchent la vérité. Et toutes ces nuits sans sommeil, toutes ces manifs pour réclamer justice, tous ces rendez-vous inutiles avec le gouvernement pour tenter d’approcher l’innommable. Aujourd’hui, cette marche en est une parmi tant d’autres. Une de plus. Mais ce ne sera pas la dernière. Les parents ne renonceront jamais. Leur seul credo : «  Verdad y Justicia ».

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