Il n’y pas de hasard, il n’y a que des rencontres. Guerrero . Partie I

        Il y a des noms de villes qui resteront à jamais dans la mémoire. Iguala était connue comme le berceau de l’indépendance. Aujourd’hui, elle restera tristement célèbre pour le meurtre de six personnes et la disparition forcée de quarante-trois étudiants de l’école rurale d’Ayotzinapa.Mais on n’est pas vraiment là pour ça, on doit se rendre dans cette ville pour retrouver le peintre Nicolas de Jésus. Il nous a invité dans son village d’Ameyatelpec, pour la fête de la vierge de la Conception. Un bon « prétexte » pour entrer dans l’état du Guerrero. Lire la suite

Mi casa es tu casa. Feliciano, peintre à Juchitán.

             À Juchitán, il y a des iguanes dans les arbres. Et des muxes dans la rue. Tout cela fait partie du décorum de la ville. Mais finalement ce qui restera le plus important pour nous, c’est la rencontre avec Feliciano. Croisé au zocaló, une bicyclette à la main. Un sourire avenant. Une coupe afro et des yeux rieurs. Il aime discuter avec les étrangers. Il se présente. Il est peintre. Bières après bières. Mezcals après mezcals, la nuit ouvre les confidences. Lire la suite

Au pays des Muxes

             À Juchitan, au sud de Oaxaca, les « Auténticas Intrépidas Buscadoras del Peligro » (1) organisent chaque année une grande fête. C’est la vela (2) dite des Muxes. Les muxes sont des personnes nées de sexe masculin qui assument un rôle féminin dans la société. En occident, elles pourraient s’apparenter à des travestis, transgenres ou transsexuelles. Les zapotèques considèrent les muxes comme faisant partie d’un troisième sexe, ni meilleur, ni pire que les hommes ou les femmes, simplement différent.  Lire la suite

Fête des morts. Eloxochitlán de nuit

           « Vamos a huehuentonear » me dit Miguel d’un air malicieux. Devant mon air ahuri, il éclate de rire. Á Eloxochitlán, les huehuentones, les âmes des défunts. reviennent chaque année à la fin de la récolte du maïs, plante sacrée pour les Mexicains. Une fête qui se cale sur un rythme agricole pour que la table soit abondante et accueillante pour tous les morts de passage.  Une fête pour se retrouver. Juste le temps d’une danse. Lire la suite

« MI CASA ES TU CASA. Eloxochitlán de jour

            Au Mexique, il est une tradition des plus agréables. Toute personne qui vous reçoit se fait un devoir de vous faire sentir comme à la maison. Même le plus parfait inconnu. Le proverbe « Mi casa es tu casa » devient une réalité dans ce pays aux prodigalités reconnues.  Cette petite série de textes, tout au long du voyage, essaiera de raconter un moment, une personne prise sur le vif. Avec comme unique envie de partager le hasard des rencontres. Saisir la beauté de l’instant. Puis repartir vers d’autres horizons. Toujours plus au Sud du monde.

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Sur la route

         Fin novembre, les routes de la sierra Madre sont encombrées de cyclistes. C’est la pérégrination annuelle vers la Vierge de Juquila. Plus d’une centaine de kilomètres depuis Oaxaca.
Sur la route, des dizaines de vélos. Des jeunes hommes pour la plupart. Quelques filles. La route monte. Impitoyable. Les descentes ne durent qu’un temps. Il faut à nouveau remonter sur sa selle. Beaucoup poussent à pied dans les côtes. La foi ne permet pas toujours de se surpasser. Certains ont un crucifix accroché dans le dos. D’autres un cadre avec le portrait de la sainte vénérée. Un peu irréel comme vision.  A l’avant, un camion richement orné promène la belle endormie dans une cage de verre. Derrière tout ce petit monde, une voiture balai pour les plus épuisés. Une sorte de tour de France de la foi.

            André Breton avait raison quand il disait : « Le Mexique est le pays le plus surréaliste dans le monde. » . Il était bien placé pour le savoir..

Maria Sabina en VO

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           Maria Sabina avait pour coutume lors de ces cérémonies nocturnes de chantonner dans sa langue maternelle, le mazateque. Ces mots furent traduits en espagnol. Ils sont puissants. Tout droit sortis de l’infra-monde. Je ne vous propose aucune traduction en français, par peur d’en altérer les sensations. Laisser vous porter par le rythme. Laisser vous emporter par les sons. Maria vous attend. La-haut dans sa petite montagne sacrée.

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