No pasarán. Ejido de San Sebastián Bachajón, Chiapas

             Le 11 janvier 2015, quelques arbres en travers de la route entre San Cristóbal et Palenque suffirent à paralyser un des axes les plus visités du pays. Ce blocage a été organisé par les ejidatarios (1) de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration de la forêt Lacandone (2), dans la zone nord du Chiapas. Les touristes tirent la gueulent et menacent à tout moment de partir dans un autre état. Mais que fait la police ?

Avec ses soixante-dix mille hectares, San Sebastián Bachajón est l’un des plus grands ejidos du Mexique. L’accès aux cascades d’Agua Azul, un des principaux attraits touristiques du Chiapas, passe par ces terres collectives.

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Ocosingo. Un bonimenteur sur la place publique

             Sur la place, un homme installe une bâche jaune sur le sol. Il y pose des plantes, une carapace de tatou. Il prend un sac blanc. À l’intérieur, ça s’agite. Il en sort un énorme serpent et le dépose délicatement sur la bâche. Il prend un deuxième sac et en sort un autre serpent, tout aussi grand. Les gens intrigués s’approchent. Ils sont là. Ils sont ferrés. Le spectacle peut commencer !

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Vu de l’intérieur. Premier festival mondial des rebellions et des résistances contre le capitalisme

             Du 21 décembre 2014 au 3 janvier 2015 s’est tenu au Mexique, le premier festival mondial des résistances et des rebellions anticapitalistes organisé par l’EZLN ( Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional ) et le CNI ( Congreso Nacional Indigena). Cinq rendez-vous dans quatre états du pays (qui en comporte sept): Xochicuautla (état de Mexico), Amilcingo (état de Morelos), Mexico Districto Federal (la capitale du pays), Monclova (état de Campeche), Oventik et San Cristobal de las Casas (état du Chiapas). Ces rencontres ont pour objectif de faire un inventaire à la Prévert de toutes les luttes contre les méga-projets capitalistes (la plupart issues de multinationales occidentales) et d’inventer de nouvelles formes d’organisations et de solidarité ici et ailleurs. Un véritable défi en quinze jours.

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AYOTZINAPA. Ouvrez les casernes, sinon nous le ferons. Ils l’ont dit. Ils l’ont fait!

Le 13 janvier 2015, les parents des quarante-trois disparus ont réquisitionnés un camion coca-cola. Puis, tranquillement, ils ont défoncés la barrière du 27ème bataillon d’Iguala. Pour eux, il ne fait plus aucun doute que l’armée est responsable de ce massacre. Après presque quatre mois d’absence, les paroles, les manifestations, les cris, les larmes ne suffisent plus. Ils passent à un niveau supérieur. Spectaculaire. Lire la suite

MI CASA ES TU CASA. Depuis les hauteurs de Chilpancingo. Guerrero. Partie II

            La CIPEC existe depuis le 26 septembre 2006, date de commémoration de la disparition forcée du Profesor Gregorio Alfonso Alvarado Lopez, un des fondateurs du projet. Il y a des dates qui semblent maudites… (1)
Une quarantaine de famille ont décidé de créer un espace collectif en dehors du modèle néolibéral. Chaque jour, ils inventent une autre forme du vivre ensemble pour construire un monde différent. Ils ne voulaient pas d’une colonia traditionnelle même si beaucoup pensaient que cela ne serait pas possible dans une ville. Presque dix ans plus tard, leur rêve est devenu une réalité. Pourtant au début, il n’y a avait rien. Juste une terre vierge. Ils ont fait les terrassements, construit des maisons en bois et au centre, le lieu le plus important, la cantine appelée comedor, gérée collectivement par tous. Lire la suite