« MI CASA ES TU CASA. Eloxochitlán de jour

            Au Mexique, il est une tradition des plus agréables. Toute personne qui vous reçoit se fait un devoir de vous faire sentir comme à la maison. Même le plus parfait inconnu. Le proverbe « Mi casa es tu casa » devient une réalité dans ce pays aux prodigalités reconnues.  Cette petite série de textes, tout au long du voyage, essaiera de raconter un moment, une personne prise sur le vif. Avec comme unique envie de partager le hasard des rencontres. Saisir la beauté de l’instant. Puis repartir vers d’autres horizons. Toujours plus au Sud du monde.

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Sur la route

         Fin novembre, les routes de la sierra Madre sont encombrées de cyclistes. C’est la pérégrination annuelle vers la Vierge de Juquila. Plus d’une centaine de kilomètres depuis Oaxaca.
Sur la route, des dizaines de vélos. Des jeunes hommes pour la plupart. Quelques filles. La route monte. Impitoyable. Les descentes ne durent qu’un temps. Il faut à nouveau remonter sur sa selle. Beaucoup poussent à pied dans les côtes. La foi ne permet pas toujours de se surpasser. Certains ont un crucifix accroché dans le dos. D’autres un cadre avec le portrait de la sainte vénérée. Un peu irréel comme vision.  A l’avant, un camion richement orné promène la belle endormie dans une cage de verre. Derrière tout ce petit monde, une voiture balai pour les plus épuisés. Une sorte de tour de France de la foi.

            André Breton avait raison quand il disait : « Le Mexique est le pays le plus surréaliste dans le monde. » . Il était bien placé pour le savoir..

Maria Sabina en VO

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           Maria Sabina avait pour coutume lors de ces cérémonies nocturnes de chantonner dans sa langue maternelle, le mazateque. Ces mots furent traduits en espagnol. Ils sont puissants. Tout droit sortis de l’infra-monde. Je ne vous propose aucune traduction en français, par peur d’en altérer les sensations. Laisser vous porter par le rythme. Laisser vous emporter par les sons. Maria vous attend. La-haut dans sa petite montagne sacrée.

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AYOTZINAPA SOMOS TODOS, 20 novembre 2014.

Ce 20 novembre les caravanes des familles des 43 disparus d’Ayotzinapa convergent sur Mexico DF. Elles marchent vers le zocalo de la capitale accompagnées de centaines de milliers de manifestants pour exiger la réapparition en vie des 43 étudiants, de tous les disparus du Mexique et le départ d’Enrique Peña Nieto.

Au même moment, à Oaxaca, des étudiants mettent en scène la nuit du crime d’Iguala. Le lendemain, l’écrivain Paco Ignacio Taibo II entame son intervention en rappelant que nous ne sommes pas tous là, il manque toujours 43 compañeros. « nous allons devenir leur pire cauchemar, jusqu’à ce que justice soit rendue ».

A écouter: MARE, une rappeuse entendue dans les rues de Oaxaca en solidarité avec les 43 disparus d’Ayotzinapa.

https://www.youtube.com/watch?v=HfSNvYtlCmo

http://www.youtube.com/watch?v=k1rDbJ7VGBk

AYOTZINAPA SOMOS TODOS, partie II. Les échos depuis Oaxaca

                        « Ya no podemos permitir ni un muerto mas! ». Ce slogan résonne dans toutes les rues du pays. Les manifestations, les blocages, les grèves des universités se multiplient. Et des voix à l’international se mêlent au cœur de l’indignation. L’ONU a condamné la disparition des 43 étudiants et selon ses dires, il s’agit de  « faits les plus terribles de ces dernières années » Les États-Unis par le biais de l’Organisation des États d’Amérique (OEA) ont qualifié le crime « d’inhumain et d’absurde» et a demandé au Mexique des investigations pleines et transparentes. Des manifestations de soutien se déroulent à New-York, Buenos-Aires, Bogotá. Paris, Marseille, Toulouse pour ce qui concerne la France. Au mexique, des voix s’élèvent dans tout le pays notamment au Chiapas. Lors de la journée d’action, le 22 octobre, les zapatistes allumèrent des bougies sur les chemins des communautés. Certains installèrent des petits panneaux qui disaient ; «  Su dolor es nuestro dolor; su rabia es nuestra rabia. ». Cette formule sera reprise en pochoir dans toutes les rues mexicaines. Pendant ce temps Oaxaca trépigne. Oaxaca exige « Ils les ont amenés vivants ; qu’ils nous les rendent VIVANTS !. « Vivos se los llevaron. Vivos los queremos ». Presque une supplique.. Lire la suite