Il y a des livres qui vous amènent au bout du monde. Littéralement parlant. Un simple commentaire : « Selon la légende, la douloureuse aventure de la seule communauté d’africains libres en terre mexicaine commença avec le naufrage d’un navire négrier à partir d’un point imprécis de la Costa Chica entre Acapulco et Puerto Angel, dans l’état d’Oaxaca. C’est autour de la Laguna de Chacahua que les cimarrones, terme péjoratif employé autrefois pour désigner les cochons sauvages, purent fonder une communauté de noirs libres et armés». Portés par cette légende, nous voilà partis vers les lagunes de Chacahua. Lire la suite
Auteur : Traba
El Padre Miguel, curé des Altos du Chiapas.
San Cristobal de las Casas, place du Cerillo. Une église tout en couleurs, des bancs qui appellent à la flânerie. Au coin de la rue, apparaît un tout petit bonhomme. Il marche d’un pas alerte, une casquette bleue vissée sur la tête, une canne verte avec une tête de serpent, impossible de le rater. Il s’arrête chaque minute pour saluer quelqu’un. Une mamie pose sa tête face à lui. Il l’embrasse sur le front. Un autre lui lance une blague. Il répond du tac au tac. Et ses petits yeux rieurs illuminent son visage et donnent un air facétieux à ce grand enfant qu’est le père Michel Chanteau. Un petit curé français qui passa plus de trente ans à Chenalhò dans les Altos du Chiapas, auprès des indigènes Tzotzils. Lire la suite
No pasarán. Ejido de San Sebastián Bachajón, Chiapas
Le 11 janvier 2015, quelques arbres en travers de la route entre San Cristóbal et Palenque suffirent à paralyser un des axes les plus visités du pays. Ce blocage a été organisé par les ejidatarios (1) de San Sebastián Bachajón, adhérents à la Sixième déclaration de la forêt Lacandone (2), dans la zone nord du Chiapas. Les touristes tirent la gueulent et menacent à tout moment de partir dans un autre état. Mais que fait la police ?
Avec ses soixante-dix mille hectares, San Sebastián Bachajón est l’un des plus grands ejidos du Mexique. L’accès aux cascades d’Agua Azul, un des principaux attraits touristiques du Chiapas, passe par ces terres collectives.
Ocosingo. Un bonimenteur sur la place publique
Sur la place, un homme installe une bâche jaune sur le sol. Il y pose des plantes, une carapace de tatou. Il prend un sac blanc. À l’intérieur, ça s’agite. Il en sort un énorme serpent et le dépose délicatement sur la bâche. Il prend un deuxième sac et en sort un autre serpent, tout aussi grand. Les gens intrigués s’approchent. Ils sont là. Ils sont ferrés. Le spectacle peut commencer !
Vu de l’intérieur. Premier festival mondial des rebellions et des résistances contre le capitalisme
Du 21 décembre 2014 au 3 janvier 2015 s’est tenu au Mexique, le premier festival mondial des résistances et des rebellions anticapitalistes organisé par l’EZLN ( Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional ) et le CNI ( Congreso Nacional Indigena). Cinq rendez-vous dans quatre états du pays (qui en comporte sept): Xochicuautla (état de Mexico), Amilcingo (état de Morelos), Mexico Districto Federal (la capitale du pays), Monclova (état de Campeche), Oventik et San Cristobal de las Casas (état du Chiapas). Ces rencontres ont pour objectif de faire un inventaire à la Prévert de toutes les luttes contre les méga-projets capitalistes (la plupart issues de multinationales occidentales) et d’inventer de nouvelles formes d’organisations et de solidarité ici et ailleurs. Un véritable défi en quinze jours.
Un petit tour dans une église et puis s’en vont.
Atlapulco, au pied du volcan Nevada de Toluca. En route vers le premier festival mondial des résistances et des rébellions contre le capitalisme. Juan Dionicio accueille notre petite bande de français. Lire la suite
AYOTZINAPA. Ouvrez les casernes, sinon nous le ferons. Ils l’ont dit. Ils l’ont fait!
Le 13 janvier 2015, les parents des quarante-trois disparus ont réquisitionnés un camion coca-cola. Puis, tranquillement, ils ont défoncés la barrière du 27ème bataillon d’Iguala. Pour eux, il ne fait plus aucun doute que l’armée est responsable de ce massacre. Après presque quatre mois d’absence, les paroles, les manifestations, les cris, les larmes ne suffisent plus. Ils passent à un niveau supérieur. Spectaculaire. Lire la suite
MI CASA ES TU CASA. Depuis les hauteurs de Chilpancingo. Guerrero. Partie II
La CIPEC existe depuis le 26 septembre 2006, date de commémoration de la disparition forcée du Profesor Gregorio Alfonso Alvarado Lopez, un des fondateurs du projet. Il y a des dates qui semblent maudites… (1)
Une quarantaine de famille ont décidé de créer un espace collectif en dehors du modèle néolibéral. Chaque jour, ils inventent une autre forme du vivre ensemble pour construire un monde différent. Ils ne voulaient pas d’une colonia traditionnelle même si beaucoup pensaient que cela ne serait pas possible dans une ville. Presque dix ans plus tard, leur rêve est devenu une réalité. Pourtant au début, il n’y a avait rien. Juste une terre vierge. Ils ont fait les terrassements, construit des maisons en bois et au centre, le lieu le plus important, la cantine appelée comedor, gérée collectivement par tous. Lire la suite
Il n’y pas de hasard, il n’y a que des rencontres. Guerrero . Partie I
Il y a des noms de villes qui resteront à jamais dans la mémoire. Iguala était connue comme le berceau de l’indépendance. Aujourd’hui, elle restera tristement célèbre pour le meurtre de six personnes et la disparition forcée de quarante-trois étudiants de l’école rurale d’Ayotzinapa.Mais on n’est pas vraiment là pour ça, on doit se rendre dans cette ville pour retrouver le peintre Nicolas de Jésus. Il nous a invité dans son village d’Ameyatelpec, pour la fête de la vierge de la Conception. Un bon « prétexte » pour entrer dans l’état du Guerrero. Lire la suite
Au pays des Muxes
À Juchitan, au sud de Oaxaca, les « Auténticas Intrépidas Buscadoras del Peligro » (1) organisent chaque année une grande fête. C’est la vela (2) dite des Muxes. Les muxes sont des personnes nées de sexe masculin qui assument un rôle féminin dans la société. En occident, elles pourraient s’apparenter à des travestis, transgenres ou transsexuelles. Les zapotèques considèrent les muxes comme faisant partie d’un troisième sexe, ni meilleur, ni pire que les hommes ou les femmes, simplement différent. Lire la suite