Dias de fiesta en Guelatao de Juarez.

La Guadalupe de los altos

             En ce mois de décembre, la vierge de Guadalupe est en fête. À San Cristóbal de las casas, on l’a traquée plusieurs années de suite. Elle a nous a séduit presque malgré nous (1). Cette année encore, La Guadalupe est omniprésente. Son visage fleurit à chaque coin de rue, jusqu’à l’overdose. À chaque fois, elle apparaît. Puis disparaît. Dans la foule, dans la fumée des pétards, dans l’exaltation des corps, dans le brouhaha des sons, dans l’odeur des churros. Sur les t-shirts bariolés. Partout et nulle part. Trop de monde, trop d’exhibition de cette foi venue d’ailleurs. Les pèlerins portent la vierge comme un étendard. Ostensiblement. Une manière de combattre l’adversité. Le dernier rempart avant la fin du monde. Avant la misère. Avant la décrépitude. Avant la mort. On ne sait plus trop bien pourquoi on prie. Mais on prie. Très fort. Frénétiquement. Compulsivement. Il y a comme des envies de silence…
Partir. Loin de cette foire des vanités. De cette fête plus foraine que religieuse. De cette religion plus spectaculaire que spirituelle. Partir dans les montagnes des Altos, là où la Tonantzin, n’est qu’un bout de ciel, un morceau de terre, une vallée fertile, des filaments de nuages en pantalon (2). Sous la modernité de La Guadalupe, retrouver les oripeaux de la déesse Mère. Avant que la croix ne soit croix !

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México negro. La danza de los diablos 3/3

             Au Mexique, les populations noires ont pendant très longtemps représenté une minorité silencieuse. Elles n’avaient pas leur mot à dire. Alors, elles se sont mises à danser. Une danse tribale,  avec des masques d’inspiration africaine, qui se revendique sous le nom de la danza de los diablos. Elle se déroule lors de la fête des morts le 1er et 2 novembre sur la Costa chica du Guerrero. L’épicentre se situe à Cuajinicuilapa appelée aussi la Perla Negra del Pacifico.
Aller à la rencontre de ces danseurs diaboliques, c’est participer à une fête traditionnelle qui ne se veut pas seulement le reflet des forces évocatrices du passé, mais aussi le symbole d’un Mexique moderne en train de se ré-inventer. C’est affirmer une afro-mexicanité qui n’a plus peur de son ombre. C’est peut-être là, à Cuaji, que les esclaves ont commencé à se libérer de leurs chaînes. En dansant. Tout simplement.

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El Señor de Alotepec, la femme endormie et la banda.

             Dans la région Mixe, derrière chaque nuage sommeille un musicien. On ne sait pas vraiment pourquoi, il y a autant de fanfares dans ce coin de l’État de Oaxaca mais ce qui est sûr, c’est que la fête du Señor de Alotepec sera l’occasion pour chacune d’entre elles de se rencontrer, de faire sonner aux mieux ses mélodies, de partager ses notes et sa passion de la musique. Tout en dégustant un petit verre de mezcal, boisson par excellence pour honorer tout à la fois son Saint mais aussi sa montagne magique, représentant une femme endormie. Parce qu’au Mexique, les fêtes sont toujours duelles et pas si catholiques que ça!!!

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Carnaval de Yolotepec. Hasta la muerte!

           4h du matin, les cris des chilolos nuevos déchirent la nuit. La lune dessine comme un sourire en biais. Chez le majordome, une douzaine de danseurs, trépignent d’impatience. En costumes de lumière. Les rubans multicolores dénudent l’obscurité. Les grelots sonnent. Comme des Arlequins turbulents. Pour, le moment, ils sont à visage découvert. Le masque posé négligemment sur la corona. Des gamins d’à peine dix ans viennent se joindre aux joyeux danseurs. Un rythme endiablé vient secouer les chilolos, ça vire, ça crie, ça chaloupe. L’harmonica épouse tous les mouvements. Comme si les notes se déposaient aux pieds des danseurs. Ce n’est qu’un tour de chauffe. Il faut encore attendre 6h avant de demander l’autorisation aux autorités du village.

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Carnaval de Yolotepec. Primeros pasos

             Qui aurait cru que Google nous donnerait un des plus beaux moments de ce voyage ? Une recherche Internet sur des carnavals traditionnels dans l’État de Oaxaca. Un petit carnaval nous attire l’attention. Celui de San Juan Yolotepec, en région Mixtèque. Un village qui n’apparaît presque pas sur la carte. Il y a tout de même une page internet.  Dernière publication en 2011… On envoie un petit mail, comme une bouteille à la mer. Et à notre grande surprise, Fernando nous répond avec empressement et nous invite à venir faire la fête du Carnaval. Une autre surprise : sa maison est notre maison. Nous partons sans trop savoir à quoi nous attendre. Tout en pressentant bien que nous allons vivre quelque chose de fort et d’unique. Une telle générosité dans l’invitation ne peut que donner une belle et grande fête. Et nous voilà partis, le cœur battant à la rencontre des Chilolos, les danseurs du Carnaval.

 

 

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