« Vamos a huehuentonear » me dit Miguel d’un air malicieux. Devant mon air ahuri, il éclate de rire. Á Eloxochitlán, les huehuentones, les âmes des défunts. reviennent chaque année à la fin de la récolte du maïs, plante sacrée pour les Mexicains. Une fête qui se cale sur un rythme agricole pour que la table soit abondante et accueillante pour tous les morts de passage. Une fête pour se retrouver. Juste le temps d’une danse. Lire la suite
Auteur : Traba
« MI CASA ES TU CASA. Eloxochitlán de jour
Au Mexique, il est une tradition des plus agréables. Toute personne qui vous reçoit se fait un devoir de vous faire sentir comme à la maison. Même le plus parfait inconnu. Le proverbe « Mi casa es tu casa » devient une réalité dans ce pays aux prodigalités reconnues. Cette petite série de textes, tout au long du voyage, essaiera de raconter un moment, une personne prise sur le vif. Avec comme unique envie de partager le hasard des rencontres. Saisir la beauté de l’instant. Puis repartir vers d’autres horizons. Toujours plus au Sud du monde.
LUCIO CABANAS VIVE!
1974-2014.
Aujourd’hui, 2 décembre, cela fait 40 ans que Lucio Cabañas a été assassiné.
Sur la route
Fin novembre, les routes de la sierra Madre sont encombrées de cyclistes. C’est la pérégrination annuelle vers la Vierge de Juquila. Plus d’une centaine de kilomètres depuis Oaxaca.
Sur la route, des dizaines de vélos. Des jeunes hommes pour la plupart. Quelques filles. La route monte. Impitoyable. Les descentes ne durent qu’un temps. Il faut à nouveau remonter sur sa selle. Beaucoup poussent à pied dans les côtes. La foi ne permet pas toujours de se surpasser. Certains ont un crucifix accroché dans le dos. D’autres un cadre avec le portrait de la sainte vénérée. Un peu irréel comme vision. A l’avant, un camion richement orné promène la belle endormie dans une cage de verre. Derrière tout ce petit monde, une voiture balai pour les plus épuisés. Une sorte de tour de France de la foi.
André Breton avait raison quand il disait : « Le Mexique est le pays le plus surréaliste dans le monde. » . Il était bien placé pour le savoir..
Maria Sabina en VO
Maria Sabina avait pour coutume lors de ces cérémonies nocturnes de chantonner dans sa langue maternelle, le mazateque. Ces mots furent traduits en espagnol. Ils sont puissants. Tout droit sortis de l’infra-monde. Je ne vous propose aucune traduction en français, par peur d’en altérer les sensations. Laisser vous porter par le rythme. Laisser vous emporter par les sons. Maria vous attend. La-haut dans sa petite montagne sacrée.
Mazateca. Terre de légendes
Au Nord de l’État de Oaxaca s’étend la sierra Mazateca. Des sommets couverts d’arbres, de la brume, des oiseaux qui naviguent dans un ciel laiteux. Un soleil fuyant, une atmosphère pleine de promesses. Ici, on a aucun mal à imaginer que de tels lieux aient pu inspirer deux grandes figures du XXe siècle. Maria Sabina et Ricardo Flores Magon.
Ayotzinapa, soutien de l’EZLN
Paroles du Commandant Tacho au début de la rencontre de l’EZLN avec la Caravane d’Ayotzinapa, 15 novembre 2014
AYOTZINAPA SOMOS TODOS, partie II. Les échos depuis Oaxaca
« Ya no podemos permitir ni un muerto mas! ». Ce slogan résonne dans toutes les rues du pays. Les manifestations, les blocages, les grèves des universités se multiplient. Et des voix à l’international se mêlent au cœur de l’indignation. L’ONU a condamné la disparition des 43 étudiants et selon ses dires, il s’agit de « faits les plus terribles de ces dernières années » Les États-Unis par le biais de l’Organisation des États d’Amérique (OEA) ont qualifié le crime « d’inhumain et d’absurde» et a demandé au Mexique des investigations pleines et transparentes. Des manifestations de soutien se déroulent à New-York, Buenos-Aires, Bogotá. Paris, Marseille, Toulouse pour ce qui concerne la France. Au mexique, des voix s’élèvent dans tout le pays notamment au Chiapas. Lors de la journée d’action, le 22 octobre, les zapatistes allumèrent des bougies sur les chemins des communautés. Certains installèrent des petits panneaux qui disaient ; « Su dolor es nuestro dolor; su rabia es nuestra rabia. ». Cette formule sera reprise en pochoir dans toutes les rues mexicaines. Pendant ce temps Oaxaca trépigne. Oaxaca exige « Ils les ont amenés vivants ; qu’ils nous les rendent VIVANTS !. « Vivos se los llevaron. Vivos los queremos ». Presque une supplique.. Lire la suite
Ayotzinapa somos todos, partie I. Iguala 26 septembre 2014
Le Mexique est le pays de tous les euphémismes. Plus de 22.000 disparus, 80.000 morts, des blessés par milliers et combien de personnes innocentes tombées dans cette « guerre sale » initiée par Felipe Calderon et repris avec zèle par ses successeurs dont Enrique Peña Nieto, président actuel. Un Etat convulsé de violence où l’on pourrait penser que 43 disparus de plus ne devraient pas changer la face du pays. Pourtant, la tragédie d’Iguala est la goutte d’eau qui réveille les consciences. Le peuple mexicain se lève et hurle : « Ya basta de la Impunidad, de la Corrupción, de la Negligencia . YA BASTA !!». Mais que s’est-il vraiment passé cette nuit du 26 au 27 septembre 2014 pour arriver à un tel niveau d’indignation, de colère et de rage ?
OAXACA impressions et surimpressions
Premier matin à Oaxaca. Comme une envie urgente de sortir dans la rue pour vérifier. Mais il suffit de regarder dehors et un bout de la Sierrra Madre apparaît. Le ciel semble différent, les nuages aussi. Trouver une autre tessiture à l’air, un autre relief à la réalité. C’est peut-être ça le voyage, regarder différemment des choses de la vie quotidienne. Lire la suite