Le 13 janvier 2015, les parents des quarante-trois disparus ont réquisitionnés un camion coca-cola. Puis, tranquillement, ils ont défoncés la barrière du 27ème bataillon d’Iguala. Pour eux, il ne fait plus aucun doute que l’armée est responsable de ce massacre. Après presque quatre mois d’absence, les paroles, les manifestations, les cris, les larmes ne suffisent plus. Ils passent à un niveau supérieur. Spectaculaire. Lire la suite
Ayotzi 43
MI CASA ES TU CASA. Depuis les hauteurs de Chilpancingo. Guerrero. Partie II
La CIPEC existe depuis le 26 septembre 2006, date de commémoration de la disparition forcée du Profesor Gregorio Alfonso Alvarado Lopez, un des fondateurs du projet. Il y a des dates qui semblent maudites… (1)
Une quarantaine de famille ont décidé de créer un espace collectif en dehors du modèle néolibéral. Chaque jour, ils inventent une autre forme du vivre ensemble pour construire un monde différent. Ils ne voulaient pas d’une colonia traditionnelle même si beaucoup pensaient que cela ne serait pas possible dans une ville. Presque dix ans plus tard, leur rêve est devenu une réalité. Pourtant au début, il n’y a avait rien. Juste une terre vierge. Ils ont fait les terrassements, construit des maisons en bois et au centre, le lieu le plus important, la cantine appelée comedor, gérée collectivement par tous. Lire la suite
AYOTZINAPA, crime d’État
La disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, a mis fin à la loi du silence qui entourait l’impunité, la corruption et les complicités officielles avec le narcotrafic. Le Mexique se réveille avec des centaines de fosses clandestines sous ses pieds – plus de 22 000 disparus – et crie ¡ basta !
AYOTZINAPA SOMOS TODOS, 26 décembre 2014.
AYOTZINAPA SOMOS TODOS, 1 décembre 2014.
AYOTZINAPA SOMOS TODOS, 20 novembre 2014.
Ce 20 novembre les caravanes des familles des 43 disparus d’Ayotzinapa convergent sur Mexico DF. Elles marchent vers le zocalo de la capitale accompagnées de centaines de milliers de manifestants pour exiger la réapparition en vie des 43 étudiants, de tous les disparus du Mexique et le départ d’Enrique Peña Nieto.
Au même moment, à Oaxaca, des étudiants mettent en scène la nuit du crime d’Iguala. Le lendemain, l’écrivain Paco Ignacio Taibo II entame son intervention en rappelant que nous ne sommes pas tous là, il manque toujours 43 compañeros. « nous allons devenir leur pire cauchemar, jusqu’à ce que justice soit rendue ».
A écouter: MARE, une rappeuse entendue dans les rues de Oaxaca en solidarité avec les 43 disparus d’Ayotzinapa.
Ayotzinapa, soutien de l’EZLN
Paroles du Commandant Tacho au début de la rencontre de l’EZLN avec la Caravane d’Ayotzinapa, 15 novembre 2014
AYOTZINAPA SOMOS TODOS, partie II. Les échos depuis Oaxaca
« Ya no podemos permitir ni un muerto mas! ». Ce slogan résonne dans toutes les rues du pays. Les manifestations, les blocages, les grèves des universités se multiplient. Et des voix à l’international se mêlent au cœur de l’indignation. L’ONU a condamné la disparition des 43 étudiants et selon ses dires, il s’agit de « faits les plus terribles de ces dernières années » Les États-Unis par le biais de l’Organisation des États d’Amérique (OEA) ont qualifié le crime « d’inhumain et d’absurde» et a demandé au Mexique des investigations pleines et transparentes. Des manifestations de soutien se déroulent à New-York, Buenos-Aires, Bogotá. Paris, Marseille, Toulouse pour ce qui concerne la France. Au mexique, des voix s’élèvent dans tout le pays notamment au Chiapas. Lors de la journée d’action, le 22 octobre, les zapatistes allumèrent des bougies sur les chemins des communautés. Certains installèrent des petits panneaux qui disaient ; « Su dolor es nuestro dolor; su rabia es nuestra rabia. ». Cette formule sera reprise en pochoir dans toutes les rues mexicaines. Pendant ce temps Oaxaca trépigne. Oaxaca exige « Ils les ont amenés vivants ; qu’ils nous les rendent VIVANTS !. « Vivos se los llevaron. Vivos los queremos ». Presque une supplique.. Lire la suite
Ayotzinapa somos todos, à travers les rues de Oaxaca
Ayotzinapa somos todos, partie I. Iguala 26 septembre 2014
Le Mexique est le pays de tous les euphémismes. Plus de 22.000 disparus, 80.000 morts, des blessés par milliers et combien de personnes innocentes tombées dans cette « guerre sale » initiée par Felipe Calderon et repris avec zèle par ses successeurs dont Enrique Peña Nieto, président actuel. Un Etat convulsé de violence où l’on pourrait penser que 43 disparus de plus ne devraient pas changer la face du pays. Pourtant, la tragédie d’Iguala est la goutte d’eau qui réveille les consciences. Le peuple mexicain se lève et hurle : « Ya basta de la Impunidad, de la Corrupción, de la Negligencia . YA BASTA !!». Mais que s’est-il vraiment passé cette nuit du 26 au 27 septembre 2014 pour arriver à un tel niveau d’indignation, de colère et de rage ?