Qu’est-ce qu’il reste après un long voyage ? Difficile à dire, à décrire, à trouver les mots justes. Peut-être des images figées dans la mémoire, des moments d’intense bonheur, de grands moments de solitude et puis toutes ces petites choses que l’on a emmagasinées malgré soi et qui ressortiront on ne sait quand, on ne sait où… Lire la suite
Scènes de vie
Avec le peuple Nasa, Maria Antonieta.
Des champs de cannes à perte de vue. Puis soudain, un campement de fortune. Des structures de bambous, des bâches de plastiques et une cuisine improvisée. Derrière les vieilles marmites, une femme toute menue, étincelante avec son t-shirt jaune. Une tresse noire et un sourire à désarmer n’importe quelle brute épaisse. Elle s’agite, pose un couvercle, jette un peu de sel tout en continuant à discuter et à rire avec une jeune femme. Alerte, elle surveille le feu comme le campement et dès qu’un visage s’approche, elle offre spontanément un petit mot de bienvenu et un café.
Maria Antonieta, reine de ce petit bout de terre en résistance. Maria Antonieta, un des maillons indispensables de cette chaîne humaine que forme la libération de la Terre Mère. Derrière une casserole, face à la police, une machette à la main ou plus humblement avec une cuillère à soupe, tous ont un seul et même rêve : vivre et travailler la terre qui leur revient de droit.
Semaine sainte au Guatemala. Jésus super star.
Semaine Sainte au Guatemala. La fête de toutes les fêtes. Espérée par tous et pas seulement parce qu’elle offre une semaine de vacances. Non, c’est surtout une semaine pour honorer le Christ. En réalité, les points forts se situent sur deux jours, le jeudi et le vendredi saint. Deux jours de ferveur. Deux jours d’abandon de soi. La passion du Christ dans sa vérité la plus criante.
Pour les néophytes comme nous, il faut quand même retrouver un peu le sens de la semaine pascale. Face à ces milliers de catholiques quasi mystiques, on se rend compte qu’on n’aurait pas dû sécher les cours du catéchisme et mieux écouter Monsieur le curé.
Alors c’est quoi la passion du Christ ? C’est simple en fait, c’est l’ensemble des souffrances et supplices qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus Et la semaine sainte, c’est la commémoration de la vie, mort et résurrection du Christ. Facile non?
Au Guatemala, la semaine sainte commence le dimanche des Rameaux, symbolisant l’entrée du prophète à Jérusalem. Et pendant, une semaine, le pays revivra le chemin de croix de Jésus. Une expression religieuse des plus impressionnantes. Entre mysticisme et masochisme pour certains. S’infliger les mêmes souffrances que le Christ déchu. Vivre dans son corps, la douleur et la souffrance, le temps d’une procession. Puis rentrer chez soi. Les épaules rompues, le dos fourbu et l’âme pleine.
Los « chickens bus ». Rapidos y furiosos.
Les chickens bus comme son nom l’indique, cela ressemble plus un poulailler roulant qu’à un bus de transport public. Pourtant, au Guatemala, ils sont incontournables. Il s’agit d’anciens bus scolaires américains, rapatriés ici pour une seconde jeunesse. Ils sont repeints de toutes les couleurs, leurs chromes sont rutilants. Ils donneraient presque l’illusion qu’ils sont en bon état. Mais tout cela ne dure que le temps du démarrage. Et alors là, l’aventure commence…
Ocosingo. Un bonimenteur sur la place publique
Sur la place, un homme installe une bâche jaune sur le sol. Il y pose des plantes, une carapace de tatou. Il prend un sac blanc. À l’intérieur, ça s’agite. Il en sort un énorme serpent et le dépose délicatement sur la bâche. Il prend un deuxième sac et en sort un autre serpent, tout aussi grand. Les gens intrigués s’approchent. Ils sont là. Ils sont ferrés. Le spectacle peut commencer !
Un petit tour dans une église et puis s’en vont.
Atlapulco, au pied du volcan Nevada de Toluca. En route vers le premier festival mondial des résistances et des rébellions contre le capitalisme. Juan Dionicio accueille notre petite bande de français. Lire la suite
Sur la route
Fin novembre, les routes de la sierra Madre sont encombrées de cyclistes. C’est la pérégrination annuelle vers la Vierge de Juquila. Plus d’une centaine de kilomètres depuis Oaxaca.
Sur la route, des dizaines de vélos. Des jeunes hommes pour la plupart. Quelques filles. La route monte. Impitoyable. Les descentes ne durent qu’un temps. Il faut à nouveau remonter sur sa selle. Beaucoup poussent à pied dans les côtes. La foi ne permet pas toujours de se surpasser. Certains ont un crucifix accroché dans le dos. D’autres un cadre avec le portrait de la sainte vénérée. Un peu irréel comme vision. A l’avant, un camion richement orné promène la belle endormie dans une cage de verre. Derrière tout ce petit monde, une voiture balai pour les plus épuisés. Une sorte de tour de France de la foi.
André Breton avait raison quand il disait : « Le Mexique est le pays le plus surréaliste dans le monde. » . Il était bien placé pour le savoir..
OAXACA impressions et surimpressions
Premier matin à Oaxaca. Comme une envie urgente de sortir dans la rue pour vérifier. Mais il suffit de regarder dehors et un bout de la Sierrra Madre apparaît. Le ciel semble différent, les nuages aussi. Trouver une autre tessiture à l’air, un autre relief à la réalité. C’est peut-être ça le voyage, regarder différemment des choses de la vie quotidienne. Lire la suite